Vers un nouveau contrat social ?
Alors voici la situation : on s’est bien amusé à la fête de Noël puis à la journée de team building, puis retour au train-train quotidien, avec Marie-Paule qui râle depuis 10 ans à cause de la machine à café qui ne marche pas, et avec Hubert qui ne parle que pour dire que les autres ont mal fait leur travail. D'aucuns y verrait une situation tout ce qu’il y a de plus courante : on n’est pas là pour se faire plaisir, on est là pour gagner sa vie. Mais au fond, pourquoi une telle séparation entre bien-être et travail ?
La supposée normalité de cet état de fait est troublante. Le travail est-il considéré comme souffrance à l’image de son étymologie latine ? Tripalium, c’est à dire “instrument de torture” ? Si cette filiation est contestée par certains experts, elle n’en dénote pas moins l’idée judéo-chrétienne de la douleur liée à la sortie du paradis : les hommes sont condamnés à gagner leur pain à la sueur de leur front et les femmes, à enfanter dans la douleur. On parle d’ailleurs du “travail de la femme”.
Il y aurait donc d’une part le cadre professionnel, dans lequel on espère ne pas passer trop de moments désagréables mais on fait avec ce qu’on a : on n’est pas responsable et on n’a, même en faisant un effort, souvent aucun pouvoir, d’autre part le cadre privé, dans lequel on est responsable - partiellement au moins - de son épanouissement personnel, de sa famille, de son budget. Au final, personne n’est contre le bonheur au travail, ce sont juste deux notions qui semblent ne pas aller ensemble aujourd’hui.
Cet aspect est des plus curieux pour deux raisons :
- Vu le temps que l’on passe dans le monde professionnel, comment se fait-il que l’individu ne fasse pas de son bien-être au travail une priorité ? Après tout, le travail est bel et bien une partie de la vie d’un individu et pas juste une parenthèse.
- Il est prouvé que l’on travaille bien mieux dans un environnement accueillant et bienveillant, dans lequel on se sent bien. Comment se fait-il que le management prenne cela si peu en compte ?
Le bonheur au travail est peut-être une nouvelle notion ?
Pour Andreu Solé, professeur à HEC Paris, l’homme est essentiellement caractérisé par une capacité créatrice de monde sans borne. L’homme est tout sauf réaliste. S’il était réaliste d’ailleurs, nous vivrions encore dans des grottes, on ne volerait pas dans des avions et on aurait jamais imaginé aller sur Lune. C’est cette aptitude à imaginer qui fait de l’homme un créateur de mondes, un être libre. Paul Valéry a ainsi dit “les hommes sont des êtres imaginateurs”.
Les organisations collaboratives sont donc une nouvelle conception du travail, un nouveau monde basé sur d’autres valeurs. C’est parce que nous rêvons du bonheur au travail que nous rendons ce monde possible.
>> Le livre Bâtir une organisation collaborative vient de paraître aux éditions Pearson ! Auteurs : Robert Collart & Michal Benedick. Préface de Isaac Getz
Steward of the Collective Spirit
5 ansBravo Robert & Michal, vous avez donné vie à un ouvrage très inspirant : on sent le vécu et l'organisation du contenu donne envie de s'y plonger, de faire des petits pas, d'y revenir... autant les illustrations que le ton du récit en font une oeuvre qui devrait permettre au plus grand nombre de se familiariser avec les nouvelles approches collaboratives :-)
Coach & Consultant Senior chez Boost Us | Expert en innovation managériale, leadership et gestion du changement
5 ansBonjour. Pour tous ceux qui ont acheté le livre sur amazon.fr ou fnac.fr, merci de partager en ligne votre appréciation de l'ouvrage.
Ne pas confondre organisation collaborative et bonheur au travail.