Ai-je une chance d’être publié si j’envoie mon manuscrit au service des manuscrits ?

Ai-je une chance d’être publié si j’envoie mon manuscrit au service des manuscrits ?

Dans l’absolu, oui. Pourquoi non ? L’histoire se nourrit de ce genre d’anecdotes : Adeline Dieudonné, Marie Darrieussecq, Anna Gavalda, Fabrice Chillet, Olivier Bourdeaut et tant d’autres ! Les différents services des manuscrits font bien leur travail, sinon ils n’existeraient plus. D’ailleurs, ils ne cherchent que ça : le bon roman, la perle rare. Qui plus est, tout le monde préfère les belles histoires. L’entre-soi et les recommandations fatiguent, les éditeurs ne veulent pas un texte « recommandé par », mais uniquement un vrai bon texte. Donc oui, définitivement oui, un service des manuscrits est une entrée à prendre en considération.


Cela étant dit, les choses sont à nuancer.


Car, pour être édité, il faut que le roman soit « bon ». Indéniablement, l’appréciation est subjective, mais enfin, votre roman doit sortir du lot. Il doit avoir sa musique, sa signature, son originalité, quelque chose qui donne le sentiment de lire un texte prometteur. Et c’est malheureusement là que le bât blesse, car beaucoup (trop ?) d’auteurs envoient leur texte une fois le premier jet fini, sans hauteur et sans fignolage. Or un manuscrit qui est envoyé doit être un manuscrit que l’on considère comme abouti, pour lequel on a donné le meilleur de soi-même et de son temps, sur lequel on a sué. Un texte qui vous semble « bien » (mais sans plus) n’a que bien peu de chance de réveiller des sentiments différents chez les autres. Votre manuscrit va arriver chez un professionnel (on ne le dira jamais assez), pas chez un copain. Qui plus est, il va arriver en même temps que d’autres manuscrits. Il va falloir faire la différence.


Un éditeur sait faire la part des choses entre un texte qu’il faut retravailler mais dont la qualité est indéniable, et un texte qu’il faut retravailler pour le rendre « potable ». Vous ne devez donc pas envoyer de manuscrit inachevé, bâclé, non relu, rempli de fautes, d’incohérences, de répétitions.


C’est une audition. Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Viendrez-vous à une audition sans avoir appris votre texte et sans l’avoir répété, au motif que vous êtes quelqu’un de sympa et que vous avez plein d’idées en tête ? Non. Du travail, de la rigueur, de l’exigence, et un « truc » en plus.


Donnez le meilleur de vous-même. Peaufiner chaque page de votre texte. Réfléchissez maintes et maintes fois à sa construction, à son intrigue, à ses protagonistes. Soyez précis, mais pas pompeux. Trouvez votre façon de faire, ne vous regardez pas écrire. Humilité, réflexion, travail.

Puis reposez-le. Faîtes autre chose. Prenez l’air. Lisez encore et toujours des chefs-d’œuvre et de la littérature contemporaine. Laissez les semaines passer, rien ne vous presse. Personne ne vous attend.


Reprenez votre manuscrit. Relisez-le d’une traite. Voyez ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas si bien que ça. Travaillez. Quand ça tient la route, quand vous en êtes fier, quand la mise en page, la syntaxe et l’orthographe sont soignées, alors vous pouvez l’envoyer.


Mais pas à n’importe qui ni à tout le monde.


Choisissez votre maison d’édition. Pour sa ligne éditoriale, pour des auteurs qui vous ont influencé, pour une raison qui la lie à votre manuscrit. Sinon, tout cela n’a pas de sens.


Puis armez-vous de patience. La route est longue. Trop longue parfois.


Mais le travail paye, un jour ou l’autre.


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  8.  Y a-t-il un bon moment pour envoyer son manuscrit ?



Vos conseils sont très avisés et comme vous le dites si bien le travail est la clef du coffre.

Philippe Moreau

L'interconnexion entre le défi de l'entreprise et le défi du sport - Associé Team For The Planet - Né à 318 PPM

3y

Merci georgia pour ce super éclairage

Jeannine GABORIT

Accompagnement et médiation

3y

Super idée

Amandine Renaud-Poupard

Responsable de l'engagement chez Sopra HR Software | SIRH Sales Executive

3y

Très instructif, Georgia !

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