Élevons la santé mentale des séniors à la hauteur des enjeux !
Récemment, j'ai eu le privilège d'accompagner un client pour un projet portant sur la santé mentale des personnes âgées. En explorant ce sujet, j'ai été happé par sa complexité et son ampleur. Un constat m'a sidéré : la banalisation dans notre société des troubles mentaux chez nos aînés, un problème bien trop répandu et pourtant ignoré.
Sous le poids des ans : les tourments silencieux des aînés
Le vieillissement de la population n'est pas une simple statistique, c'est une réalité qui nous concerne tous.
Dans les prochaines années, nous serons témoins d'une augmentation significative du nombre de personnes âgées, avec des projections indiquant que les Français âgés de 75 à 84 ans augmenteront de 50 % entre 2020 et 2030, atteignant ainsi 6,1 millions de personnes. Face à cela, une question me taraude : comment pouvons-nous garantir à nos aînés une vie digne et épanouissante, en prenant en compte leur bien-être mental ?
Saviez-vous que 14% des personnes âgées de plus de 60 ans souffrent actuellement d'un trouble psychique ? Parmi ces tourments, la dépression et l'anxiété campent en tête d'affiche, touchant respectivement 7% et 4% de cette population. Et pourtant, la littérature nous indique que près de la moitié des dépressions des personnes âgées ne sont pas diagnostiquées...
Le suicide concerne un tiers des personnes de plus de 65 ans en France et les personnes octogénaires et nonagénaires sont celles qui mettent le plus souvent fin à leurs jours. Les principaux facteurs de risque incluent l'isolement social, la dépression sous-traitée, une mauvaise santé physique et la présence de troubles psychiques non diagnostiqués.
Dépoussiérer les clichés : un nouveau regard sur le vieillissement et la santé mentale
Pourtant, malgré ces constats alarmants, la santé mentale des personnes âgées reste dans l'ombre, mal évaluée, mal soignée. Il est grand temps de mettre un coup de projecteur sur cette réalité enchevêtrée, de pointer du doigt plusieurs enjeux cruciaux.
Lutter contre les stéréotypes
Premier sur la liste : batailler contre l'âgisme, démolir les clichés liés au vieillissement. Trop souvent, la souffrance psychique des personnes âgées et ses différentes formes d'expression (telles que le ralentissement psychomoteur, le repli sur soi, la somatisation, etc.) est balayée d'un revers de main, réduite à une simple conséquence du temps qui passe.
En sensibilisant le grand public et en formant les professionnels, nous pouvons promouvoir une vision plus inclusive et respectueuse du vieillissement.
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Accompagner les transitions et les situations de dépendance
L'avancée en âge, c'est un maelstrom de changements : retraite, mise en place d’interventions au domicile, résidence en EHPAD... autant de chamboulements qui provoquent de multiples pertes et des réaménagements psychologiques profonds chez la personne âgée. Ces moments de transitions voire de rupture peuvent être source de souffrance psychique et de perte d'identité pour de nombreuses personnes âgées. Des instants cruciaux où l'accompagnement social et le soutien psychologique se doivent d'être au rendez-vous. Prévenir le repli sur soi, encourager le "bien vieillir", c'est ça le défi.
Enfin, la gestion de la perte d'autonomie et des situations de dépendance après 80 ans nécessite une attention particulière. Il est essentiel d'identifier rapidement les facteurs de risque et de fournir une prise en charge adaptée pour prévenir l'aggravation des troubles mentaux et la maltraitance.
En conclusion, la santé mentale des personnes âgées est un enjeu majeur de santé publique qui requiert une action d'ampleur. Briser le silence, dissiper les tabous, éveiller les consciences, développer des politiques structurées, des programmes sur mesure...bref, investissons dans le bien-être des aînés ! En se mobilisant pour la santé mentale des personnes âgées, nous renforçons le bien-être et la qualité de vie de toute la société.
Arnaud Goulliart, Consultant en gestion de projet et stratégie | Améliorer votre impact | Santé physique, mentale, sociale et environnementale 👋 Comment me contacter ? Envoyez moi un e-mail -> arnaud.goulliart@gmail.com
Références
Effectivement, éviter de penser qu’il y a une deadline à s’occuper de la santé mentale des seniors. La perte de repères est récurrente. On a malheureusement trop tendance à stigmatiser nos aînés, alors qu’avant d’être seniors ils ont été juniors. Bien évidemment, il ne faut pas tomber dans l’angélisme car quelques fois , nos seniors ont la dent dure contre les juniors et ces derniers peuvent s’en éloigner pour cette raison.
Consultante, Analyste des pratiques, Evaluatrice des ESMS ( nouveau référentiel ) Experte en stimulation cognitive de prévention , réhabilitation réinsertion professionnelle.
9 moisVaste sujet ! Les échelles les tests de la dépression sont très peu utilisés auprès des personnes âgées lesquelles connaissent x ruptures de parcours et deuils successifs .. Il ne suffit pas d’adjoindre un antidépresseur au tt au long cours , comme fait le plus souvent … Celui ci étant la plus part du temps , inutile et ou toxique. Alors que les thérapies non médicamenteuses , la lunminosité, l’activité physique sont de facto bénéfiques et faciles à mettre en place
Artiste résident, animateur et intervenant
9 moisEn tant qu’ainé moi-même qui a travaillé au milieu de la santé mentale, je remarque dans mon entourage des facteurs de risque, parfois subtils, comme l’isolement progressif et l’anxiété croissante devant l’inconnu. Assez souvent, certaines personnes restent elles-mêmes dans la banalisation des symptômes ou dans le déni. L’investissement dans des programmes de sensibilisation est nécessaire, et bénéficierait tout le monde.
Transforme ta bipolarité en opportunité
9 moisUne prise de conscience nécessaire, agissons ensemble pour briser le tabou de la santé mentale!