Je ne suis plus président d'Epigo...

Je ne suis plus président d’Epigo, mais je reste associé.

On ne quitte pas d’un coup une boîte qu’on a fondé et fait avancer pendant 35 ans 😉, alors, je reste associé, minoritaire, et je continue à participer au développement d’Epigo à une autre place. Et c’est vraiment une chance, teintée d’un peu de nostalgie bien sûr, mais la joie l’emporte.

Quand j’ai créé Epigo en 1987, ça s’appelait Infogestion. J’avais un diplôme en gestion et une rapide expérience du salariat (j’ai tenu 2 ans en CDD). J’étais impatient. Je voulais que ça bouge, que ça change. Les micro-ordinateurs arrivaient progressivement dans les entreprises. Equipé de mon McIntosh, avec Excel, et de quelques connaissances en mécanique comptable et fiscale, je m’adressais à des clients du Sentier. A l’époque Sentier signifiait textile, pas numérique. La French Tech n’existait pas. Elle n’était même pas imaginable.

J’étais sensé rationaliser la gestion chez plusieurs fabricants et grossistes en vêtements. Dans cet univers-là et à cette époque, rationaliser était un projet irréaliste. J’ai appris beaucoup. J’ai appris plein de choses en vrac, mais des choses vraiment utiles : business model, fiscalité, droit des affaires, création et reprise d’entreprise.

Au bout de 3 ans, je me sentais prêt à aider utilement des créateurs d’entreprise. J’ai quitté le Sentier et, avec une petite équipe, nous avons accompagné, au fil des ans, plusieurs milliers de projets.

Et puis arrive au cabinet~~,~~ le premier projet innovant, porté par une femme très tonique. C’était la première fois que j’accompagnais un tel projet et un business-model de ce genre.

Virage.

L’innovation, les projets à potentiel, c’est vers cela que j’oriente notre activité.

L’accompagnement de créateurs d’entreprises devient un métier. Je cherche à monter une formation pour professionnaliser les acteurs de cet univers. C’est une nécessité. C’est à cette occasion que je rencontre Jean-François Dégremont, professeur à Paris 8 et directeur de la formation continue, avec qui on va monter ce parcours de Conseiller en création d’entreprises. Je découvre à Paris 8, l’ethnométhodologie – magnifique outil pour réfléchir aux fonctionnements des groupes et pour comprendre un nouvel environnement – qui va devenir la colonne vertébrale de cette formation qui va durer quelques années.

L’ethnométhodologie me passionne. Je fais le DESS dédié pour maîtriser cette boîte à outils géniale et tellement efficace pour ceux qui veulent entreprendre et ceux qui veulent accompagner.

Durant cette période, Infogestion a du succès sur le marché de la création d’entreprise. Nous signons de gros contrats, notamment avec Pôle emploi. De laboratoire expérimental, on se transforme en usine… Et je commence à m’ennuyer.

Nouveau virage.

Marie rentre comme nouvelle associée. On arrête les gros contrats. On change de nom. On réfléchit. Une nouvelle vie commence pour cette boîte. On s’appelle EPIGO.

Les business models c’est indispensable, mais le succès des organisations repose d’abord sur les équipes et la manière dont elles coopèrent. On renoue avec l’esprit laboratoire expérimental. On teste et on s’équipe en nouveaux outils : Prédom, F.A.I.R.E, le Lean startup, le BMC d’Osterwalder, le CPS, les techniques de créativité... On accompagne des projets multiples : startups, intrapreneuriat, équipes projet, Codir’s, Comex.

On lance de nouveau partenariats Dauphine, CNAM, RSB.

Notre proposition de valeur évolue.

Virage à nouveau.

On attire des talents plus jeunes qui sont en train de bâtir l’avenir. La belle équipe qui compose aujourd’hui EPIGO avec nos partenaires très proches.

On renforce notre offre vers les grandes entreprises, avec cette conviction que nos outils et méthodes, notre culture petite boîte orientée résultats, ça doit les intéresser ! ça doit pouvoir les aider !

Aujourd’hui c’est la relève. Je laisse la main à Antoine en tant que mandataire social. C’est lui qui reprend la charge et la joie d’emmener, avec toute l’équipe, les projets qui viennent et qui participeront à construire un avenir aussi chouette que possible, dans ce monde tellement étrange.

Je passe la main avec reconnaissance pour cette équipe qui va poursuivre le chemin, à sa manière. Cette équipe m’a apporté beaucoup. Je m’éloigne à un moment où il fait très bon vivre et travailler dans cette boîte, grâce à eux. Je quitte et je ne disparais pas. Je reste disponible pour quelques projets spécifiques.

Et je vais dorénavant développer mes autres projets. Ceux qui n’ont pas trouvé la place de s’épanouir dans cette vie professionnelle très remplie. Il est temps de leur faire de la place.

Go !