La formation, éternelle variable d'ajustement lors des crises en France
Le phénomène d'une rétractation de la formation, après chaque événement social ou financier important, se vérifie une nouvelle fois actuellement en France
Fin 2008 alors que la crise (monétaire, financière, sociale) faisait rage la conséquence la plus évidente de ces secousses fut -outre des fermetures ou le déclin de beaucoup d'entreprises industrielles ou commerciales, la réduction drastique de l'effort (auparavant déjà passablement insuffisant) de la presque totalité de l'effort formation des entreprises et du monde du travail.
La crise sanitaire de 2020 a entamé et désagrégé l'essentiel des forces éducatives de notre pays
L'enseignement public, ce mammouth a un million de fonctionnaires, n'était ni préparé ni capable d'absorber des confinements à répétitions, un éloignement des élèves et des étudiants dans un système qui globalement ne responsabilisait pas mais imposait une présence physique pour apprendre. Livrés à eux-mêmes les étudiants, les élèves, les familles ne furent souvent pas capables d'utiliser ces périodes de retraits sociaux pour développer de nouvelles formes d'apprentissages, de connaissances, de partage et de collaboration.
En payant intégralement les salaires des enseignants (quoi qu'il en coûte) l'Etat ne sembla pas avoir intégré que certains (parmi les enseignants) en profiteraient pour lâcher prise, pour s'éloigner encore plus des élèves, des familles et des missions qui leur étaient confiés.
Dans la formation professionnelle la crise sanitaire eu d'autres conséquences, au moins aussi graves qui pourraient durablement obérer nos capacités d'apprendre, de changer, de nous adapter à un monde définitivement complexe, incertain...et dangereux
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Alors que tous les organismes de formation devaient affronter et s'adapter à ces défis (après avoir perdu entre 30 et 80% de leur chiffre d'affaires en 2019) la crise vint stopper la plupart des formations dès mars 2020
En 2021 le désinvestissement en formation est flagrant, dans le privé comme dans le public
Une formation à la peine dans un monde du travail qui n'en a jamais fait une priorité
La formation est en France à terre, une nouvelle fois (comme après 2008) et alors que les défis éducatifs du pays sont immenses, que les transitions et défis nous assaillent : climatique, numérique, sociale, professionnelle, notre pays dispose de forces éducatives à la fois démoralisées et démotivées (dans les écoles et les facs) ou déstabilisées et désargentées (en formation professionnelle). Nous ne pouvons préparer notre avenir professionnel dans un tel état de sidération et d'impréparation éducative.