LA MOBILITÉ UN ENJEU AU CŒUR DE NOTRE SOCIÉTÉ

Face aux défis climatiques, énergétiques, économiques, à la congestion des villes, la question de la mobilité revient sans cesse. Qui pourra se déplacer demain et comment, à quel prix et sur quels territoires ? Quels seront les nouveaux transports et quels seront les impacts sur nos modes de vie et sur nos métiers ? La mobilité est un sujet au carrefour de plusieurs enjeux.

A ce jour, il semble difficile voire impossible de trouver un emploi en dehors des grandes métropoles si le demandeur ne possède pas la possibilité de se déplacer. La mobilité serait donc un moyen de trouver un emploi à en croire une étude des Echos en date du 21 juin 2019 qui révélait qu’un jeune sur cinq est confronté à ce défi de mobilité géographique pour trouver du travail. Dans le même article, il apparaît qu’entre 2010 et 2018 ce besoin de mobilité a été multiplié par trois pour tous les secteurs d'activité.

La faculté d’avoir accès à la mobilité ou pas est un facteur d’inégalités qui devient de plus en plus un enjeu de justice sociale. En effet, se déplacer depuis un territoire isolé est compliqué en raison de l’absence de moyens de transport. A ce jour, en fonction du point de vue où l’on se situe les solutions de mobilité sont assez différentes. En effet, dans le cas des métropoles au sens des lois NOTRe et MAPTAM, la quasi-totalité des solutions de déplacement se retrouvent (métro, bus, tramway, train etc) même s’il apparaît parallèlement de plus en plus compliqué d’utiliser sa voiture personnelle pour des raisons de réglementations locales. Demain dans ces métropoles nous pouvons imaginer des navettes autonomes qui circuleront facilement grâce aux infrastructures le permettant tout en proposant des services d’autopartage au plus grand nombre, de nature à limiter les émissions de gaz à effets de serre en ville.

Les plus grandes difficultés concernent la « France périphérique » pour reprendre l’expression du célèbre géographe Christophe Guilly. En effet, la voiture personnelle tient une place considérable dans la vie des français par manque d’autres solutions (par conséquent le prix du carburant est aussi un problème pour ceux qui possèdent le moins de ressources). Il est certain que pour effectuer de grand déplacement dans ces territoires, la mobilité par le réseau ferré à grande vitesse aura encore demain, si ce n’est davantage, un rôle important pour rejoindre les centres urbains fortement attractifs. Quid du coût de ce moyen de transport qui met (pour le moment) des barrières à ceux qui gagnent le moins. Dans tous les cas, la voiture personnelle aura une grande place dans la vie de ceux qui habitent ces territoires régionaux mais la notion d’autopartage se développera de plus en plus pour répondre aux nécessités du temps.

Ainsi parlons-nous de mobilité en général et nous voyons de nombreuses questions surgir. A l’heure où les responsables d’action publique prônent d’un côté les économies d’énergies et de l’autre la revitalisation des territoires ruraux, la réduction des inégalités face au chômage, la mobilité s’illustre comme la problématique centrale des années à venir. Quelles solutions pouvons-nous envisager pour nous déplacer, mieux et surtout moins cher, plus rapidement et avec toujours plus d’écoresponsabilité ?

Aborder la question de la mobilité sans tenir compte des diverses inégalités que cela engendre pourrait être une erreur de nature à raviver les mécontentements de citoyens qui se sentent isolés et pourraient être de nature à recréer des mouvements contestataires de type gilets jaunes ou autre. Cela dit, le législateur pourrait envisager d’une part un système d’abattement fiscal en fonction du lieu de résidence de la personne et d’autre part apporter un soutien généralisé aux dispositifs de type mobiliz* ; qui serait un acte fort à destination de ceux qui connaissent des difficultés.

*Le dispositif vise à faciliter la mobilité des chômeurs en situation financière difficile, mais aussi celles des personnes en emploi qui ne peuvent se passer de leur vieille voiture pour aller travailler mais qui n’ont pas les moyens de l’entretenir.