La notion d'apprentissage
L’apprentissage désigne l’ensemble des mécanismes menant à l'acquisition et l’appropriation de savoirs ou de connaissances mais aussi de démarches de production et de mobilisation de ces savoirs. Apprendre impose de remanier ses acquis, de les dépasser en modifiant ses structures mentales par un processus de construction et de reconstruction de connaissances. La conception constructiviste de l'apprentissage (Piaget, 1937) développe l'idée que les connaissances se construisent avant tout par ceux qui apprennent. Cela implique que l’apprenant soit mis au centre des activités mais également que ces activités (typiquement des situations-problèmes) soient capables de provoquer une remise en cause de ses connaissances, conceptions ou savoir-faire. Le conflit cognitif qui en découle peut alors conduire à une réorganisation interne des connaissances et à l'acquisition de savoirs et savoir-faire nouveaux.
L’approche socioconstructiviste ajoute à cela l’importance de la dimension sociale de l’apprentissage. En effet, pour Vygotsky (1934), l'apprentissage est avant tout un phénomène contextualisé socialement et, en conséquence, les interactions sociales entre l’apprenant et l’enseignant, entre l’apprenant et ses pairs ou plus largement avec son entourage forment le fondement du processus d'apprentissage. Ces échanges permettent la progression de l’élève au sein de sa « zone proximale de développement ». Celle-ci est définie comme étant l'écart entre le niveau de résolution d'un problème sous la direction et avec l'aide d'adultes ou de pairs plus compétents, et le niveau atteint seul (Allal, 2002). Dans cette perspective, l’apprentissage est essentiellement amorcé et alimenté par un jeu constant d’apports mutuels des savoirs qui sont ensuite internalisés individuellement. Aux interactions entre personnes, il faut également ajouter les interactions entre l’apprenant et son environnement physique (matériel/outil). Celui-ci peut contenir toute une série d’outils à disposition pour modifier la vision de l’apprentissage. Il peut s’agir d’instructions, de conseils, de livres, d’ordinateurs ou de tout autre objet ou environnement qui agit ou qui influence le mécanisme de cognition. Perkins (1995) a synthétisé ces différents aspects dans le cadre de la théorie de la cognition distribuée en développant la notion d’individu-plus, consistant en la personne elle-même (en l’occurrence, l’élève), augmentée de tout son environnement physique et social.