Un été olympique, des lectures et podcasts pour se ressourcer

🏅Un mois d’août exceptionnel s’achève, marqué par l’éclatante réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques, remarquablement couverts d’ailleurs par Le Parisien mais aussi Les Echos .

Spectacle planétaire, que nombreux ont souhaité savourer sur place, les Jeux sont un moment d’extériorité et de partage en public. Mais il y a eu un peu de temps aussi en août pour les lectures, les musiques et les images, ce qui alimente nos vies intérieures.

🎧 Pour ma part, côté podcasts, cela aura été la découverte de « The rest is history », formidable duo d’anglais qui narre mille moments historiques avec talent. La musique, c’est trop éclectique pour être résumé, mais disons que le matinal funk des années 70 laisse le soir sa place à Bill Evans ! 🎶

Côté lectures, j’avais depuis des semaines mis de côté un ensemble éclectique de titres, peu à peu devenu un petit monticule… il fallait s’y attaquer !

📔Dans la littérature américaine, j’ai toujours trouvé l’alimentation d’un goût pour l’ailleurs radical et les grands espaces: rien de tel que « Deadman’s walk » de Larry McMurtry, le prequel de « Lonesome Dove », pour vous mêler aux vies de ses jeunes héros engagés dans les Texas Rangers, voués à survivre parmi les Comanches et les Mexicains dans des territoires arides…

📓De grands espaces encore avec la Russie d’Antony Beevor, inégalable historien anglais qui montre sans fard ni angle mort l’épouvantable boucherie que furent la Révolution de 1917 et la guerre civile, la cruauté des acteurs des deux camps et l’activisme de bolcheviks très minoritaires mais décidés à convertir et/ou contraindre un peuple immense, écœuré de guerres et de sévices sous la Terreur rouge…et blanche ! Que l’on est loin désormais des visions iréniques des thuriféraires hébétés, parmi lesquels nombre de philosophes et lettrés français, saluant avec ferveur une « libération » qui fit quelques dizaines de millions de morts sans émanciper le moins du monde les Russes. Leur capacité à se tromper, hier, devrait nous inviter à accueillir avec prudence les avis « autorisés » d’aujourd’hui sur bien d’autres sujets…

📖 Sans transition de la glace russe aux moites chaleurs de Bombay, avec Salman Rushdie : on en parle souvent, c’est bien de le lire aussi ! Impressionné par « Le couteau » paru en 2024, qui décrit avec force l’agression dont il a été victime, je me suis attaqué aux « Enfants de Minuit » grande fresque de l’indépendance de l’Inde…Picaresque, énorme, plein d’amour pour ses personnages…on en ressort moulu !

📚Moulu mais prêt pour de nouvelles aventures avec deux romans où il fait plus frais, deux textes parfois glaciaux même : « Lessons », de Ian McEwan et « L’autre nom » de Jon Fosse, le récent Prix Nobel norvégien !

McEwan est incontestablement un excellent romancier des vies contemporaines, qui embrasse large, creuse profond dans les analyses psychologiques et peint à travers l’itinéraire de la vie inaboutie ( mais qu’est-ce au juste ?) de son héros une bonne partie des 80 dernières années de l’Angleterre…Un roman fort, sur les ambiguïtés de l’amour et aussi la création littéraire vécue par son principal personnage féminin comme un arrachement à sa famille même, à un fils unique : la littérature pour se hisser au niveau des plus grandes vies (ici un groupe de résistants à Hitler), comme si la vie elle même ne donnait pas l’occasion d’atteindre de tels sommets. Un roman qui ne donne pas de « leçons », bien sur, humour anglais détaché oblige!

Avec le Norvégien Jon Fosse, on entre dans un monde bien différent, dans lequel l’arrière-plan historique ou sociologique est quasi invisible, un monde où les personnages peuvent avoir les mêmes noms, car ils sont deux versions d’un même être, où l’hôtel s’appelle « La Maison », l’Auberge «  Boire et manger ». Il faut se laisser porter par une phrase infinie comme une lente houle et se concentrer pour discerner, parmi les silences et les psalmodies, un appel à retrouver la transcendance…

➡️ Pas mal de lectures donc car je suis de ceux qui croient depuis toujours que la littérature éclaire nos pas, même dans nos vies professionnelles.

On attend des managers aujourd’hui qu’au delà de savoirs techniques maîtrisés, ils puissent partager une forme de vision du monde, osons le mot, un certain humanisme…Et cet humanisme se cultive, se nourrit, des œuvres de ceux qui ont le talent de raconter, historiens ou auteurs de littérature.

⚡️Alors bonnes lectures, une fois rentrés aussi, le soir, durant les déplacements, et en cette rentrée littéraire pensez aussi aux classiques : pour moi c’est un retour à Dostoïevski qui s’annonce, avec « L’Idiot » - qui ne l’est pas !!