Les métiers mutent : transformons l'inquiétude en action !
Ils sont là ! Parfois déjà indispensables. Pas vraiment nouveau mais de plus en plus présents, voire envahissant. Ils savent tout faire, et si ce n'est pas encore tout à fait vrai, cela viendra, cela va venir, cela vient.
Depuis longtemps ils produisent ; depuis peu, ils nous recrutent ; ils savent même animer une après-midi dans une maison de retraite. Ce sont les robots. Certains n'ont que l'apparence d'un bras mécanique qui opère en usine ; d'autres ont une apparence plus sympathique et plus humaine, celle d'un petit bonhomme rond, capteurs ouverts, souriant, avec une voix agréable. Ils ne sont pas les seuls à menacer nos emplois. L'intelligence artificielle se développe et sous ses allures discrètes est capable de conduire notre voiture, de diagnostiquer une maladie, de composer une musique que même un mélomane confond avec du Bach.
Comme les métiers à tisser ou la machine à vapeur en d'autres temps, nous vivons une révolution technologique. Mais en vitesse accélérée. Quels métiers ne vont pas disparaître ou pour le moins fortement se transformer dans les 10 années qui viennent ?
Les exemples de métiers qui vont disparaître ou profondément muter ne manquent pas : La diffusion de la voiture autonome va impacter l'industrie automobile, les garagistes, les assureurs et nous conduire à modifier l'ingénierie urbaine. Les technologies de l'information remettent en question la presse, la formation professionnelle et l'enseignement, etc. En fait, il est probable que pas un domaine de l'activité économique n'échappe aux effets des mutations technologiques actuelles.
C'est donc bien à une transformation profonde de la société que nous assistons et une évolution des métiers. Et comme toute transformation, elle véhicule son lot d'incertitudes et de peurs. Assisterons-nous donc, comme par le passé, aux mêmes effets de refus face à un progrès technique pourtant inéluctable ? Le changement est là, pour le maîtriser, il importe de s'y impliquer, plutôt que de vouloir figer l'organisation dans un monde que l'on voudrait immuable.
Ce n'est pas forcément le changement en soi qui est bloquant car le changement n'est pas nécessairement assimilable à un deuil comme on le dit trop souvent en s'appuyant sur le modèle de Kubler Ross, détourné de son origine. Ce qui est bloquant, c'est notamment de ne pas savoir. Comment avancer quand on ne sait dans quel sens s'engager ? Car il importe de pouvoir se projeter dans l'avenir. Si l'on aide un professionnel d'aujourd'hui, à voir le professionnel qu'il pourra être demain, il lui sera plus facile de se projeter, de s'engager et de changer. Ainsi, l'une des clés du changement réside dans la capacité prospective des organisations : le service RH d'une entreprise ou d'une administration publique doit pouvoir dessiner les contours des métiers futurs. L'autre clé réside dans l'accompagnement des personnels pour renforcer leur sentiment de capacité à se projeter. Cela nécessite de la part de l'encadrement :
· Un discours managérial courageux sur un futur qui se rapproche. Or trop souvent on préfère attendre pour informer et on minimise les risques qui se profilent. Ne pas informer pour ne pas inquiéter n'a jamais préparer personne au changement.
· Un souci de développer l'employabilité de chacun. Cela passe par une mobilité interne accrue qui enrichit les expériences et diversifie les compétences. ; par des actions de formation interne et externe ; par une plus grande implication des managers de proximité dans la transformation d'un acquis vers une capacité opérationnelle.
· Une démarche participative dans la mise au point des nouvelles modalités de travail de façon à réduire l'effet des irritants émergeant et favoriser le sentiment de maîtrise des équipes.
Ainsi la capacité d'une organisation professionnelle, publique ou privée, à partager une vision concrète à court et moyen terme, en lien avec les préoccupations des acteurs, associée à un accompagnement de proximité, favoriseront le sentiment d'être capable de se confronter à de grandes mutations.
Cela n'ira pas sans quelques ajustements identitaires, mais une identité professionnelle est évolutive. Faut-il encore pouvoir se projeter positivement dans l'avenir.
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