Part 1 : Retracer l'historique des voitures, une idée en passe de devenir réalité !
" Le marché des voitures d’occasion : incertitude sur la qualité et mécanisme de marché."
En 1960, l'économiste et prix Nobel américain George Akerlof a publié une étude qui démontre l'impact de l'asymétrie d'information sur le marché des véhicules d'occasion.
L'économiste est parti du constat que le vendeur détient plus d'informations que l'acheteur sur la voiture concernée par l'achat. Puis, il a cherché à déterminer les raisons de l'importante décote subie peu de temps après l'achat.
Il en a déduit que la crainte des acheteurs se répercute sur les prix. Afin d'éviter un préjudice trop considérable, les acheteurs n'acceptent que des prix bas. En effet, les propriétaires de voitures bien entretenues ne veulent pas baisser leurs prix et quittent le marché. Par conséquent, ces propriétaires laissent place aux véhicules de mauvaise qualité, chassant ceux de bonne qualité. Dans ses travaux, il qualifie ce phénomène de "sélection adverse".
60 ans après, l'hypothèse de George Akerlof semble toujours d'actualité en France. L'acheteur n'est pas en capacité de connaître parfaitement l'historique et la valeur d'une voiture. Le manque de données cause alors une dévalorisation du marché automobile français, en raison de la méfiance des acheteurs vis-à-vis des arnaques automobiles.
Plusieurs signes sont révélateurs d'une opacité du marché, conséquence du manque d'informations. Actuellement, le marché n'accorde pas de valeur ajoutée à un véhicule disposant d'un historique précis, par rapport à celui sans historique.
Pourtant, une voiture avec un historique précis permet de limiter les risques de frais de réparations supplémentaires ou imprévus pour un acheteur. Aujourd'hui, le prix de vente ne tient pas compte de l'état réel d'un véhicule mais uniquement de son ancienneté, son kilométrage et ses niveaux d'équipement.
Le second effet de cette opacité du marché, bien plus problématique, est la prolifération d'arnaques automobiles. Malgré les dispositifs mis en place, le nombre de fraudes ne cesse d'augmenter chaque année. La Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) estime en effet l'impact économique de 5,6 à 9,6 milliards d’euros par an.
La démesure des arnaques automobiles !
L'omniprésence des arnaques automobiles
En 2021, acheter ou vendre une voiture en France s'apparente à marcher sur un terrain miné. Les escroqueries sont partout et aussi diverses dans le nombre, que dans la forme. Que ce soit la transaction (l'arnaque de paiement...), ou le véhicule (vice caché, accident grave, panne mécanique...), les dangers sont considérables. Même un professionnel averti aura des difficultés pour détecter les éventuels vices cachés.
L'un des exemples les plus flagrants est l'arnaque au compteur kilométrique trafiqué. Changer le kilométrage d'un compteur est à la portée de tout le monde, professionnels comme particuliers. Il suffit de s'équiper d'un boîtier spécifique d'une valeur de 150 euros environ et de le brancher sur la prise ODB du véhicule. La manœuvre prend quelques minutes et le résultat est une voiture dont le kilométrage a été rajeuni. La facilité à modifier celui-ci combinée à la difficulté de détecter l'arnaque, favorise une augmentation constante du nombre de compteurs kilométrique trafiqués sur le marché d'occasion.
Tous les pays européens sont touchés par ce fléau sociétal qui représente des pertes financières importantes pour les particuliers, principaux acheteurs de voitures d'occasion. La FIA a estimé que cette fraude concerne 40% du parc automobile, particulièrement dans les pays de l'Europe de l'Est. En Allemagne, un véhicule sur trois a un compteur kilométrique trafiqué, contre un sur dix en France.
Le consommateur à la merci des arnaques
Les mésaventures suite à l'achat d'une voiture d'occasion sont de plus en plus courantes. Elles peuvent être liées à la découverte d'un vice caché, une panne répétitive dissimulée, un dégât lié à un accident, etc. Une fois de plus, le pourcentage est impressionnant ! En 2020, ce sont 34 % des utilisateurs d'Odopass qui ont déjà vécu une mauvaise expérience (sondage réalisé sur un échantillon de 1865 automobilistes). Autrement dit, des pertes d'argent ou des dépenses supplémentaires après l'achat d'une voiture d'occasion.
Une partie des automobilistes se sent dépassée par ce fléau et finit par le normaliser. Pour ces propriétaires, les arnaques sont une fatalité, impossible à éviter.
Cette situation n'est pas tolérable, puisqu'un achat d'occasion n'est généralement pas un choix effectué par plaisir, mais par nécessité économique. Le marché des véhicules d'occasion répond aux besoins des particuliers qui ne disposent pas d'un budget financier lui permettant d'acheter un véhicule. Le besoin de faire des économies va paradoxalement se transformer en un gouffre financier lorsqu'un individu est victime d'une arnaque.
Aujourd'hui, il est temps de créer une solution nationale et accessible à tous, afin de lutter efficacement contre le phénomène des arnaques automobiles. L'historique des voitures d'occasion est l'une des meilleures armes pour prévenir des risques de fraude car il permet :
- de limiter les risques de trucage de compteur kilométrique,
- d'éviter certains vices cachés,
- de connaître les antécédents et notamment l'existence d'un accident grave,
- de s'assurer que le précédent propriétaire réalisé un entretien sérieux et régulier.
Pour autant, ce dispositif n'est pas complet en France. C'est en créant une "carte vitale" de la voiture, constituée de l'historique administratif ainsi que de l'historique d'entretien (incluant les interventions des professionnels), que l'on parviendra à des solutions et services de prévention efficaces des risques automobiles.
À suivre, partie 2 : Le gouvernement Français montre l'exemple, Histovec est là !
Commercial & Communication
3 ans👏 👏
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3 ansExcellent !