PEUT-ON TROUVER DU POSITIF AU MENSONGE ? MENTIR OU SE MENTIR À SOI-MÊME, QUEL EST LE PIRE ?

PEUT-ON TROUVER DU POSITIF AU MENSONGE ? MENTIR OU SE MENTIR À SOI-MÊME, QUEL EST LE PIRE ?

Je suis confrontée depuis une dizaine de jours à des comportements véritablement malhonnêtes de la part de certaines personnes dans mon cercle professionnel. Ces personnes ont pour objectif de saisir une opportunité d’escroquerie de profit supplémentaire dans le contexte tourmenté du moment.

J’observe également des personnes que je connais dans mon cercle professionnel qui s’autorisent sur les réseaux sociaux, à liker ou à partager des articles qui mettent en avant des valeurs ou des attitudes de bienveillance ou d’altruisme alors que cela est en totale incohérence avec leurs actes et leurs comportements au quotidien. Cela m’a amenée à m’interroger cette semaine sur le mensonge.

Pour rédiger cet article, j’ai commencé par écrire mon vécu du mensonge que j’ai confronté aux écrits scientifiques que j’ai lus sur ce thème pour me faire ma propre idée.

Je fais partie des personnes qui ont déjà menti, j’ai donc cherché dans quelles situations cela m’était arrivé. Déjà à ce stade, je me suis rendue compte qu’il fallait déjà faire preuve d’une grande honnêteté envers soi-même.

J’ai déjà menti à mes proches, pour ne pas les inquiéter, pour ne pas les blesser, pour les protéger d’une vérité que je considérais plus néfaste pour eux que le mensonge. Mon mensonge le plus courant est ma réponse quand on me demande comment je vais et que je réponds en grande majorité “je vais bien, merci, et vous ?”, je n’ai pas le temps de rentrer dans les méandres de ma vie intérieure à ce moment précis et je réponds donc par une phrase de politesse.

J’ai aussi déjà menti à des personnes dans le contexte professionnel, pour masquer un manque de confiance en moi, pour protéger des collègues qui auraient dû assumer certaines conséquences injustes si j’avais dit la vérité, pour protéger l’image d’une entreprise, et ainsi protéger ma propre image si je vais jusqu’au bout de mon raisonnement.

Ecrire ces mots publiquement, je me rends compte que ce n’est déjà pas simple à faire pour moi, alors que je n’ai jamais eu aucune mauvaise intention derrières mes mensonges, mais je n’arrive pas à m’imaginer ce que j’aurais pu vivre intérieurement si aujourd’hui je devais avouer des mensonges réalisés à des fins pernicieuses : pour tromper, pour faire mal, pour obtenir quelque chose que je n’aurais pas obtenu sans mentir. Ce serait terrible à vivre pour moi. Et en même temps, j’ai ce sentiment de colère contre les personnes qui mentent pour servir leurs intérêts personnels car j’ai l’impression qu’elles s’en sortent toujours impunies et que les personnes qui n’en font pas autant sont finalement lésées ou comme dit le proverbe “trop bon, trop con”.

Peut-être que ces lectures sont venues à moi pour me rassurer, mais tous les psychiatres ou spécialistes de la santé physique et mentale qui ont écrit sur ce sujet s’accordent à dire que notre corps ne peut pas mentir. Lorsque l’on ment, cela créé une décharge d’hormones (adrénaline) qui crée un déséquilibre ponctuel. Ce déséquilibre peut devenir addictif (cela se nomme mythomanie), et surtout le corps va chercher à le rétablir par d’autres moyens. Les menteurs lorsqu’ils mentent aux autres et à eux-mêmes vont souvent avoir une tendance à devenir compulsifs vers d’autres drogues physiques et affectives (alcool etc. ) et voient leur système immunitaire baisser. Se mentir à soi-même est donc le meilleur chemin vers d’autres maladies plus graves du corps, en plus de nous amener vers une perte d’authenticité, de confiance en soi, et finalement perte de sa propre identité.

Ces lectures ont donc conforté mon besoin de justice et de vérité. J’en ai conclu que je conserverai mes mensonges tant qu’ils sont menés vers un objectif de bienveillance, et que je ne serai plus en colère contre ceux qui se mentent à eux-mêmes sur les réseaux sociaux ou dans leur vie en général pour des objectifs malhonnêtes. Ils se punissent déjà bien assez eux-mêmes, je n’ai aucun besoin d’en rajouter une couche.

Je leur souhaite sincèrement de prendre conscience du fait qu’ils se mentent à eux mêmes et/ou aux autres et qu’ils décident ensuite de ce qu’ils souhaitent faire de ce constat.

Je finirai donc sur cette citation qui m’a bien éclairée cette semaine pour savoir définir ce qui est un mensonge ou ce qui ne l’est pas : “C'est mentir que de dire même des choses vraies quand on ne les pense pas.'“ Alphonse Karr


François LEFEBVRE

Directeur Commercial Pôle Management de Transition - Secteurs Agricole & Agroalimentaire

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Ça décoiffe...de vérité

Lucie Raybaut

✨Accompagne les mouvements de la vie, les étapes clés des individus et des organisations. Coaching, facilitation, formation.

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@Shalima : mensonge ou injonction paradoxale ?

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