Pourquoi voulons-nous tout maîtriser ?
« Nous avons notre destin entre nos mains. Si nous gagnons les deux prochains matchs, nous serons champions/maintenus/promus. » Cette phrase, souvent entendue sur les fins de saisons, me fascine. Suite à mon dernier billet sur cette volonté de toute maîtriser, notamment liée à l’utilisation des outils, je me suis interrogé. Pourquoi cette volonté de réduire encore et toujours la part d’aléas ? La réponse est évidente pour moi. Nous souhaitons avant tout apaiser les tensions internes qui nous malmènent et trouver de la confiance dans l’approche d’un évènement. Dans le sport de haut niveau, c’est encore plus vrai puisque la pression est à son comble, l’adrénaline culmine à des sommets, et cet univers peut être à la fois euphorisant et terrifiant. On souhaite donc tout faire pour basculer du bon côté. Mais à quel prix pour les joueurs, et surtout pour les entraîneurs et les staffs qui finissent souvent leurs missions essorés ?
Je suis absolument d’accord avec l’idée de travailler pour trouver la confiance. Plus on peaufine, plus on accorde d’intérêt au détail, plus on s’améliore (mais encore faut-il y trouver de l’intérêt pour être concentré et bien assimiler, mais c’est un autre sujet). Mais c’est là où les choses deviennent intéressantes : travailler pour progresser, et donc y parvenir au fur et à mesure, et récolter de la confiance à la fin ? Ou enchaîner les heures, les tâches, simplement pour mettre du volume et avoir la sensation d’avoir tout bien fait ? Je pense que la deuxième option nous fourvoie.
J’ai ce sentiment en baignant dans cet univers du sport de haut niveau que l’on souhaite penser maîtriser plus que d’en avoir la réelle sensation. Dans l’obsession de vouloir maîtriser le moindre détail, on force presque le processus, on se rigidifie et l’on perd son acuité. On se prive aussi d’un lâcher prise favorable à l’adaptation. Car dans le sport de haut niveau, on tombera forcément sur un adversaire lui aussi très bien préparé. Sur un adversaire qui connaître lui aussi tout de nous ou presque.
Je pense donc que s’il est essentiel de bien se préparer, il faut le faire avec passion, envie d’aller vers quelque chose, plus que pour avoir le sentiment d’avoir les outils en main pour maîtriser le scénario à venir du match. Avoir des parades, des réponses, des idées, c’est absolument essentiel. Mais accepter que les choses puissent à la fin être différentes, et se sentir zen par rapport à ça car on a appris à s’adapter et à gérer les situations non-prévues, me semble indispensable pour durer à un bon niveau. Cela fait en tout cas partie des choses que je travaille personnellement avec mes sportifs.
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Florian, coach mental qui est pour la maîtrise de la non-maîtrise ;)
Ps : Si tu ne me connais pas, je suis coach mental pour les sportifs de haut niveau, et je peux t’aider à y voir plus clair dans ton projet, à organiser ta routine de travail mental, et à apprendre à t’en servir pour te sentir plus libéré sur le terrain et mieux jouer à la fin.