QUAND LA POLITIQUE DE SANTÉ SE TRANSFORME EN CONTE DE FÉES!
Marisol Touraine promit aux Français qu’ils ne paieraient plus quand ils iront chez le médecin. Agnès Buzyn va plus loin en leur promettant de ne plus rien payer chez le dentiste, l’opticien et l’audioprothésiste. Comme sur les photos de Dina Goldstein, les citoyens se doutent bien que ce conte de fée politique ne pourra avoir qu’une sinistre fin !
Une santé bradée pour la classe moyenne et de qualité pour la classe supérieure
Après celui de 2012, le deuxième conte de fée de la santé gratuite est sur le point de prendre forme en 2018. Les Français payaient en direct un quart des dépenses chez les trois professionnels de santé (soit 4,5 milliards d’euros), la baguette magique gouvernementale va bientôt éliminer ce reste à charge.
Le citoyen se doute qu’il y a un loup dans cette affaire puisqu’il faut bien que quelqu’un paie. L’assureur privé va financer en partie l’ancien reste à charge, faisant reporter cette dépense sur les primes des contrats. Outre cette rente supplémentaire pour les assureurs, le loup provient de la forte inflation des coûts d’accès aux soins puisqu’avec des frais de gestion de 30% pour les assureurs et 25% pour les mutualistes, le coût réel payé 100% par un contrat d’assurance est bien plus élevé que l’autofinancement d’une partie des dépenses. ...
Médecin Généraliste
6 ansEn Belgique le projet sous-jacent à la réforme des soins de santé va dans ce sens également ! Sous prétexte de réduire le shopping médical (le fait que le patient aille consulter différents médecins pour le même problème et enclenche une multiplication des frais de santé) on a fidélisé le patient en instaurant le dossier médical global (DMG) ce qui permet à l’état de faire un recensement. C’est la porte ouverte à la médecine au forfait comme au Royaume-Uni. On donnera une enveloppe au médecin proportionnellement aux nombre de patients inscrits chez lui et à lui de se débrouiller pour optimaliser les dépenses. On ne choisira plus le meilleur hôpital pour soigner telle pathologie mais le moins cher... donc la gratuité des soins se fera au détriment de la qualité des soins et il y aura d’office une médecine à double vitesse, étatisée et privée. Est-ce vraiment ce que nous voulons, nous, acteurs du secteur de Santé ?
Le programme inclut même les implants dentaires... Rappelons la définition de l'utopie : "Idéal, vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité" !
Présidente chez Helicoptering Perspectives
6 ansSujet très intéressant. ...
MD, PhD
6 ansla France a un des sytèmes les plus chers mais il va encore augmenter, sans que la qualité soit au rendez vous
Médecin R&D
6 ansLa santé ne doit pas être un open bar ! Quand vous allez dans un restaurant avec buffet à volonté et gratuit, vous comprenez vite que la qualité des plats n'est pas la même que dans les formules classiques, les ingrédients ne sont tout simplement pas les mêmes. Pour parler d'un sujet que je connais un peu, les lunettes, il y a un monde entre les verres de presbytie de dernière génération et les verres chinois d'entrée de gamme, mais la différence est justifiée par la R&D et les coût de fabrication. Le piège est qu'il y a un facteur de 50 entre le coût d'un verre bas de gamme et celui de dernière génération. Finalement l'opticien gagne mieux sa vie, en prenant une marge importante sur un verre de merde, qu'en prenant le temps de centrer des verres de dernière génération, chers à l'achat. Cette disparité de prix est perturbante, vous ne la retrouvez pas dans l'alimentation ou d'autres objets manufacturés. En revanche je ne vois pas de raison objective à ce que la sécu rembourse des montures chères, et le bas de gamme au prix du haut de gamme. Montures solides et d'entrée de gamme prise en charge par la collectivité, les autres monture payantes. Cerise sur le cadeau, on pourra reconnaître les français à l'étranger, comme les anglais dans les années 70 avec leur montures "NHS", ou les allemands de l'est avec leurs dents couleur acier, ce qui va d'ailleurs aussi bientôt nous arriver ! Déclaration d'intérêt : ma thèse a été sponsorisée dans les années 80 par Essilor, l'inventeur des verres progressifs.