Un grand virtuose des modèles mentaux : JESUS

Il y a de grands virtuoses des modèles mentaux dans l’histoire de l’humanité: Fernando Pessoa, Philippe Etchebest, Paddington, Roosevelt, Richard Feynamn, Mary Poppins etc… Jesus est pour moi un des plus illustres et sans doute un des plus utiles ces temps-ci. Votre mental peut vous chuchoter mais comment oser parler de Jésus sur linkedin ? Tout simplement car c’est une des histoires les plus connues au monde, la bible est le best-seller de tous les temps. Mais surtout je m’intéresse à Jésus en terme d’archétype, de mythe. L’histoire de Jésus en dehors de toutes les histoires. La réalité archétypale, comme je pourrais parler de Robin des bois ou de Hercule. Je ne parle ni de réalité historique, ni de réalité religieuse. Vous pouvez bien sûr penser que jésus a vraiment existé, vous pouvez croire en Jésus mais ce n’est pas la question ici. Nous connaissons tous le mythe de Jésus. J’ai envie de l’éclairer à la lumière des modèles mentaux. En effet, je reste sidérée du gouffre entre ma compréhension de petite fille et ce que je comprends aujourd’hui. J’ai reçu une éducation religieuse catholique que j’ai solidement rejetée jeune adulte. J’ai alors exploré diverses pratiques spirituelles, je suis revenue à la bible et la philosophie Christique me passionne .

Voilà les 3 raisons qui me font dire que Jésus est un virtuose des modèles mentaux :

1/ Jésus est un grand « crackeur » de modèles mentaux.

Sa mère, Marie, « l’immaculée conception » : aucune conception, aucun modèle mental figé. A son époque, il retourne la plupart des modèles mentaux figés sociétaux : il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme. Il marche et rencontre, le samaritain, la femme adultère etc… Il fait des miracles , « mira » càd voir autrement… Il meurt et renait. Comble du retournement de modèle mental… Mourir à ses certitudes, et renaitre vivant.

2/ Jésus enseigne grâce aux modèles mentaux : les paraboles.

Les paraboles représentent plus du tiers de la bible. Elles ont pour champ unique le domaine des relations humaines. A travers des histoires, des sentiments universels humains sont condensés et transformés en situation. La parabole du fils prodigue vient « chercher » tous ceux qui ont un frère ou une sœur :). Une parabole est une invitation au voyage, une histoire dont je suis co-narrateur. Elle nous rappelle à notre pouvoir de création de notre réalité par les modèles mentaux. Ainsi, derrière une histoire singulière s’ouvre un horizon universel. Parabole, para-Ballein, càd jetés à côtés. Jetés à côtés de nos ornières, de nos certitudes. A nous de poursuivre…

3/ Jésus enseigne les modèles mentaux : « ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

Étant sur linkedin, intéressons-nous à certaines paraboles qui parlent du travail :

• Les ouvriers de la 11ème heure : Donner le même salaire pour les ouvriers qui ont fait 11heures et 1 heure de travail ???
• Marie et Marthe : Valoriser la sœur qui ne travaille pas ???
• Fils prodigue : Célébrer le fils qui est parti et a dilapidé l’héritage familial à la place de celui qui travaille aux champs du père ???

Alors quels enseignements ? quelles réponses ? que faire ? Quelles paraboles vous perturbent, vous titillent le plus ? Vous avez en général ainsi de bonnes informations sur les modèles mentaux que vous êtes invités à assouplir :) Par exemple, la parabole du fils prodigue m’a toujours laissé perplexe, mais qui a raison, le père, le cadet ou l’ainé ??? Et ce n’est pas la question. Tout au contraire. Les paraboles ne sont pas des programmes, elles ne nous répondent pas. Elles nous invitent à répondre : sentir ce que cette parabole provoque en soi et prendre alors sa responsabilité. Dans le cas du fils prodigue, une clé d’interprétation pour les 3 personnages est que le sentiment d’exclusion et le besoin d’exclure sont étroitement liés. Le besoin d’exclure ne va jamais sans le sentiment méconnu d’être soi-même exclu… En prendre conscience, permet une joie profonde, vivante et vivace comme celle du père à la fin de la parabole.

Et voilà sans doute un sacré voyage auquel nous sommes invités à travers le mythe de Jésus : ne pas éviter le risque et plonger dans la complexité du monde et des hommes. Ne pas fuir le réel, s’accorder à lui. Une posture qui me semble bien utile ces temps-ci et qui a montré sa puissance, plus de 2 000 ans que cette histoire nous anime…

Et pour cela, une seule choses à faire, ne pas chercher à « s’éveiller » mais « veiller ». Veiller càd garder les yeux ouverts et discerner le jeu des modèles mentaux en soi, avec les autres et dans la société.

Et ainsi « Aimez-vous les uns les autres », aimer l’autre comme un autre soi-même càd un humain qui se débat comme nous avec ses propres limites, avec le jeu des modèles mentaux.

Et alors une joie imprenable.

Alors veillons.