Une de plus, une de moins
Une société d’assurance danoise vient de décider de se retirer du marché de la construction français.
QUDOS exerçait en Libre Prestation de Service sur le territoire français. L’ACPR a communiqué le 23 octobre 2018 en demandant aux différents distributeurs de cesser immédiatement toute proposition de contrat QUDOS.
Premier souci, replacer les polices sur un marché déjà en apoplexie suite à la disparition de SFS et de ses assureurs.
Le deuxième, et de loin le plus important, consiste à tirer les enseignements de la succession inhabituelle de disparition.
Pour mémoire ce ne sont pas moins de 250000 clients qui sont sans assurance Décennale ou DO.
A qui la faute ? probablement une faute collective à répartir entre assureurs, distributeurs, assurés et Etat. Une raison, les économies de bouts de chandelle sur le dos de la protection du consommateur. Le low-cost a finalement un coût élevé.
L’assurance construction est un risque « long » qui court pendant dix ans, dix longues années pendant lesquelles tout peut arriver. Bertrand de Surmont, Président du CSCA (syndicat des courtiers), a dit que si rien n’est fait, le problème deviendra politique. En effet, il y a fort à parier que le législateur s’emparera du sujet avec toute la répression que l’on imagine, si d’aventure un sinistre majeur émouvait l’opinion publique.
Finalement est-ce peut-être là l’esprit de la DDA : privilégier le conseil et l’intérêt du consommateur.
Sur un plan européen, Gabriel Bernardino, président de l'EIOPA, présent à Paris pour la 10ème conférence internationale de l'assurance organisée par la FFA (Fédération française de l'assurance), s’est exprimé sur comment l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles suit l'évolution des compagnies LPS sur le marché de la construction et quelles actions il souhaite mener pour une supervision plus efficace. Il espère être en mesure d’apporter les premières solutions de contrôles pour l’année prochaine.
En attendant, même si les offres de ces acteurs LPS semblent alléchantes, force est de constater que l’argument tarif et marge ne doit plus être le moteur principal sur le marché de l’assurance construction, sous peine de s’attirer les foudres de l’ACPR et ses clients.
En conclusion, pour préserver ses clients, pour respecter son devoir de conseil et éviter d’engager sa responsabilité civile professionnelle, il convient d’opter, pour l’instant, pour des compagnies de droit français et notoirement solvables.
La terre du milieu (de l’assurance construction) n’a pas fini de trembler !!!
Fabrice FOURES