Mes chances d’être publié augmentent-elles si je prends un agent ?

Mes chances d’être publié augmentent-elles si je prends un agent ?

Ça, c’est une vraie bonne question, notamment posée par les primo-romanciers.

La première réponse qui me vient en tête est la suivante : vos chances d’être publié viennent avant tout de la qualité de votre manuscrit, agent ou pas agent. C’est le socle de tout, et c’est même la seule chose qui vaille. Un agent ne peut pas faire des miracles, même avec le plus grand réseau du monde. Et fort heureusement d’ailleurs, sinon on ne parlerait plus de littérature. 

Le texte, le texte, rien que le texte.

Et l’humilité de l’écrivain.

Un bon agent ne doit pas accepter un manuscrit auquel il ne croit pas. En faisant cela, il décrédibiliserait l’auteur et lui-même, et détériorerait sa relation avec les éditeurs. Car un agent sert certes les intérêts des auteurs, mais doit être un interlocuteur de confiance pour les éditeurs. L’agent n’est ni plus ni moins, pour caricaturer à l’extrême, qu’une sorte de service des manuscrits externalisé et donc payant qui viendrait dire « Bonjour Madame, bonjour Monsieur, j’ai lu plusieurs textes et j’en ai repéré un qui vous conviendrait grandement ». Si un ou plusieurs agents ont refusé de vous représenter, il faut sérieusement envisager de revoir votre proposition.

L’agent, s’il a une vraie relation de confiance avec les éditeurs, et si ceux-ci accordent du crédit à son regard et sa posture, va permettre de mettre votre manuscrit en valeur et donc, a priori, de bien s’assurer que celui-ci soit étudié. Son pouvoir s’arrête ici. Bien sûr, si les choses fonctionnent bien, l’agent vous aidera pour l’aspect contractuel, mais tout cela arrive dans un second temps.

Donc de manière très objective, l’agent ne multiplie pas vos chances d’être publié. En revanche, il est vrai que certains agents, ayant une très belle palette d’auteurs, valent chers. Et il est aussi vrai qu’un éditeur tient à conserver des relations plaisantes avec un agent influent. Donc l’agent va multiplier vos chances d’être lu. Et c’est déjà beaucoup !

J’entends souvent des personnes me dire que les éditeurs n’aiment pas les agents, qu’ils trouvent cela prétentieux, arrogant, de voir un jeune auteur représenté. C’est peut-être vrai parfois, et surement faux régulièrement. Ce qui peut énerver, ce sont les jeux d’entre-soi, de passe-droits, de recommandations. Un agent humble qui défend un texte pour ses qualités n’a pas, en tant que tel, des raisons d’insupporter. Comme toujours, c’est une question d’attitude, de posture et de relation.

Rien de neuf sous le soleil.


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« Je n’avais pas d’agent et j’ai aussitôt appris combien il était indispensable d’en avoir un. » Jim Harrison, En marge (Mémoires), 10|18, p. 378.

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