Comment le premier flic de France et le Garde des Sceaux parviennent à foirer leur communication à cause de leur voix (entre autres).

Cela ne vous a probablement pas échappé, notre gouvernement a lancé une série d’opérations Place-nette dans différentes métropoles françaises comme Lyon, Lille, Paris ou encore Clermont-Ferrand. Ces actions doivent aboutir à l’interpellation de 850 individus reliés au trafic de drogue pour pouvoir pacifier, du moins y contribuer, les quartiers populaires et rassurer les populations.

On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’un coup de com’ tant le problème est complexe, endémique et de plus en plus visible. Pire encore, une grosse partie de la population française doute sérieusement de la capacité de notre gouvernement à traiter efficacement le problème. Il suffit de lire les commentaires dans les réseaux sociaux comme “une goutte d’eau dans l’océan” ou encore “le problème n’est pas tant de les arrêter que de les juger”.

Cette défiance des Français, elle s’explique assez bien quand on prend le temps d’écouter les voix de Gérald Darmanin, le premier flic de France dont le job est d'organiser des opérations de ce type, et d’Eric Dupont-Moretti, dont la fonction est entre autre de donner les outils aux magistrats pour condamner les dealers arrêtés. 

Leur voix trahit clairement leur terrible impuissance devant ce problème.

Pour cette analyse, on se servira de l’intervention de Darmanin à Roubaix datant du mardi 25 mars et de cette d’Eric Dupont-Moretti sur BFM datant du 20 mars.

Cela ne vous a probablement pas échappé, notre gouvernement a lancé une série d’opérations Place-nette dans différentes métropoles françaises comme Lyon, Lille, Paris ou encore Clermont-Ferrand. Ces actions doivent aboutir à l’interpellation de 850 individus reliés au trafic de drogue pour pouvoir pacifier, du moins y contribuer, les quartiers populaires et rassurer les populations.

On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’un coup de com’ tant le problème est complexe, endémique et de plus en plus visible. Pire encore, une grosse partie de la population française doute sérieusement de la capacité de notre gouvernement à traiter efficacement le problème. Il suffit de lire les commentaires dans les réseaux sociaux comme “une goutte d’eau dans l’océan” ou encore “le problème n’est pas tant de les arrêter que de les juger”.

Cette défiance des Français, elle s’explique assez bien quand on prend le temps d’écouter les voix de Gérald Darmanin, le premier flic de France dont le job est d'organiser des opérations de ce type, et d’Eric Dupond-Moretti, dont la fonction est entre autre de donner les outils aux magistrats pour condamner les dealers arrêtés. 

Leur voix trahit clairement leur terrible impuissance devant ce problème.

Pour cette analyse, on se servira de l’intervention de Darmanin à Roubaix datant du mardi 25 mars et de cette d’Eric Dupond-Moretti sur BFM datant du 20 mars.

Darmanin y croit-il?

En écoutant Gérald Darmanin, on se rend compte de quatre choses:

• Un débit de parole extrêmement rapide
• des fins de phrases systématiquement vers le haut
• des respirations nombreuses, courtes et superficielles
• peu de variétés dans les inflexions dans ses phrases

Pour le débit de paroles, certains mots sont complètement mangés et laissent entendre le fait que le ministre de l’intérieur veut expédier cette formalité de conférence de presse assez vite. Les fins de phrases constantes en interrogation, le peu de variété des inflexions (une quarte d’intervalle à peine), et les nombreuses respirations laissent percevoir un certain stress, voire un désinvestissement de son propos. On peut y voir de la fatigue. Mais la manière d’émettre le discours a beaucoup à voir avec son intervention à l’Assemblée nationale lorsque la seconde mouture de la loi immigration a été votée. Il y évoquait alors le fait qu’un certain nombre d’amendements seraient retoqués par le conseil constitutionnel et il y disait en filigrane son impuissance.

C’est cette même impuissance, ou cette lassitude, qu’on ressent ici dans cette intervention.

Dupond-Moretti prêche pour sa paroisse… et doute

Dupond-Moretti est peut-être plus convaincant dans son intervention, jusqu’à la 10ème minute de son interview. A ce moment, Apolline Malherbe évoque Nicolas Bessone et la situation à Marseille. Et à  partir de là, la qualité du discours du garde des Sceaux se dégrade fortement, avec des fins de phrases tout aussi vers le haut, une forte fréquence d’hésitations et de respirations et beaucoup de variations de débits (du saccadé au très rapide), notamment lorsqu’il parle de la simplification des procédures judiciaires et de l’enthousiasme des magistrats pour résoudre le problème des trafics de drogue. 

Cela donne une impression d’anarchie du discours qui est très préjudiciable.

L’aveu d’impuissance est ici exprimé différemment. Niveau contexte, Eric Dupond-Moretti avait reproché au parquet marseillais des propos défaitistes qui nuisent à l’image du ministère. Ici l’incongruence entre les dires du ministre sur ce qu’il déclare être mis en œuvre pour lutter contre le narcotrafic et ce qui se passe en réalité a été violemment mis en lumière. D’où une réaction pour le moins embarrassée dans ce contexte.

Conclusion

Nous avons donc deux ministres qui tentent de communiquer sur l’action du gouvernement pour résoudre le narcotrafic.

Dans les deux cas de figure, on ressent dans la voix leur lassitude ou leur embarras. Darmanin ne cherche même plus à faire d’efforts car il semble savoir que les dealers arrêtés vont être relâchés. Et Eric Dupond-Moretti n’a comme recours que de taper sur les magistrats reliés à son ministère, car les moyens pour concrètement traduire correctement les prévenus arrêtés lors des opérations place nette en justice sont totalement insuffisants malgré les promesses.

Et les Français ne sont pas dupes. Car cela s’entend.

L’opération de communication a fait pschiiiittt…