En France, retrouver un job à plus de 55 ans : mission impossible ? Non !

En France, les cadres séniors sont considérés comme chers, peu adaptables, pas agiles et souvent dépassés. Ils subissent une réelle discrimination à l’embauche. De ce fait, pour eux, la recherche d’emploi constitue un véritable parcours du combattant, une sorte de Koh Lanta non choisi, une plongée brutale dans le stress, le doute et la solitude.

Quelques chiffres

Si le taux de chômage des cadres est bas – autour de 3,5% - il s’avère que 100.000 cadres de plus de 55 ans sont inscrits à Pôle emploi. Dont une partie non négligeable se trouve en situation de chômage longue durée.

Selon une récente étude de l’APEC, 89% de ces cadres de plus de 55 ans au chômage ressentent une discrimination liée à l’âge de la part des employeurs. La majorité de ces cadres seniors, soit 83%, étaient employés dans le secteur privé lorsqu'ils ont perdu leur emploi. Pour 81% d'entre eux, il s'agit d'un licenciement à l'initiative de l'employeur.

Un phénomène culturel

En France, les entreprises n’ont pas la culture du sénior. Elles ont encore le mauvais réflexe de se débarrasser des plus anciens pour rajeunir leurs troupes. D’une certaine façon, elles accélèrent le remplacement naturel des plus vieux par les plus jeunes. Un DRH me confiait dernièrement que s’il gardait trop longtemps ses cadres séniors, les hauts potentiels de l’entreprise perdraient patience et iraient voir ailleurs. De même, les chasseurs de têtes ont encore tendance à ne sélectionner que des « moins de 55 ans » - quand ce n'est pas uniquement des quadras - dans les missions qui leur sont confiées.

Indispensable professionnalisme

Aussi, pour une personne de plus de 55 ans, le succès d’une recherche d’emploi repose sur une indispensable professionnalisation de sa démarche. De A à Z. Il convient d’abord d’établir un diagnostic de carrière pour lister les compétences et les atouts de l’individu. Il convient ensuite de définir le projet professionnel en termes de poste visé et de cibles. La troisième étape consiste à verrouiller les outils de vente et de communication : CV, profil LinkedIn, pitch, bio, réalisations probantes, réponse aux objections, etc.

Une fois que ce processus est bouclé, on passe à l’activation de la recherche d’emploi.

Le Réseau sinon rien

Rien n’empêche le chercheur d’emploi de consulter les jobboards, de contacter les chasseurs de têtes et de faire des candidatures spontanées. Mais soyons clair : le vecteur à privilégier, c’est le Réseauting. Car le Réseau représente la solution la plus sûre et la plus efficace pour retrouver un bon job. Encore faut-il en connaître les règles et les meilleures pratiques ! Réseauter consiste à vous rendre visible, lisible et attractif dans l'écosystème défini par le job que vous visez et les cibles que vous avez définies. C'est ensuite une affaires de rencontres préparées et d'opportunités détectées ! À plus de 55 ans, cela demande un grand professionnalisme, mais la réussite est au bout du Réseau. Et même à plus de 60 ans, rien n’est perdu.

La bonne posture

En tant que « quinqua ++ », c’est votre attitude et votre énergie qui vont déterminer votre succès en matière de recherche d’emploi via le Réseau. Il existe ainsi des salariés qui sont laminés dès 40 ans et des quinquas qui dégagent une force et un élan remarquables. Le Réseauting constitue une formidable opportunité de ne plus subir l’insupportable dictature de l’âge et du CV. Les interlocuteurs Réseau que vous rencontrerez ne verront que vous. Ils vous écouteront et vous percevront tel que vous êtes et non pas au travers du prisme réducteur et déformant d’un CV.

Reprendre confiance

Prendre conscience de ses forces constitue le premier pas vers la conquête d’un job, lorsqu’on a passé la barre fatidique des 55 ans. Le préjugé relatif à l’âge existe et il est d’autant plus dangereux s’il est programmé dans le disque dur de votre cerveau ! Votre premier combat consiste à le déloger de votre esprit en vous réappropriant vos différents atouts de dirigeant expérimenté. Vous avez d’abord une lisibilité professionnelle que beaucoup d’autres aimeraient avoir. Votre expérience est un gage de sécurité et de confiance. Vous disposez également d’une disponibilité, voire d’une mobilité, que les quadras, encore chargés de famille, n’ont pas. Votre propension à la fidélité est a priori plus importante, car vous ne chercherez sans doute pas à changer d’emploi tous les deux ou trois ans en acceptant les propositions alléchantes de la concurrence.

A plus de 55 ans, c’est clairement non pas le Réseau sinon rien, c’est plutôt le Réseau sinon pas grand-chose.

La semaine prochaine, dans un prochain post, je vous donnerai des clés d’action pour réussir votre démarche Réseau. A mardi prochain.