Le principal ennemi du Brexit, c'est le Brexit
Devant l’étonnement de Theresa MAY face l’attitude des chefs d’état européens à Salzbourg la semaine dernière, on peut hésiter entre deux explications possible : se moque-telle de nous, ou peut-elle vraiment demeurer aussi sourde aux avertissements des Européens ?
Cela fait des mois que les Européens, Michel BARNIER en tête, répètent à l’envi que la sortie des Britanniques de l’Union Européenne ne peut pas s’accompagner d’une remise en cause des 4 libertés fondamentales qui façonnent l’Union Européenne depuis plusieurs décennies : libertés de circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux.
No cherry picking !
Or, depuis des mois, le gouvernement britannique tente d’obtenir "le beurre, l'argent du beurre, et le sourire de la crémière en plus’’ : conserver le libre accès au marché unique et à l’union douanière pour leurs produits sans avoir à respecter les contraintes de la réglementation européenne, pouvoir interdire l’entrée sur le sol britannique aux citoyens européens qui viennent du continent, maintenir l’Irlande du nord dans le Royaume-Uni sans rétablir une frontière physique avec la République d’Irlande...
L’alternative qui s’offre aux Britanniques me semble pourtant être assez simple : recouvrer plus de souveraineté sur leur territoire en abandonnant l’accès au marché unique, ou conserver l’accès au marché unique mais en acceptant des transferts de souveraineté. L’accès au marché unique peut s’imaginer, soit en s’inspirant du statut dont bénéficie la Norvège : un plein accès au marché unique avec toutes les règles de l’Union et en participant à son financement sans pouvoir participer à ses instances de direction, soit en s’inspirant du statut dont bénéficie le Canada : un accès limité, sans avoir à participer à son financement et sans bien sûr participer à ses instances de direction.
Reste la question de l’Irlande du Nord : là encore, les Britanniques sont face à une alternative : maintenir la libre circulation des biens et des personnes en l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, ou rétablir une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande au risque de rallumer les affrontements qui ont fait couler tant de sang depuis plus d’un siècle.
La position de Theresa May est véritablement inextricable
Je reconnais que la position de Theresa MAY est véritablement inextricable :
- Céder un tant soit peu aux exigences des Européens, notamment concernant la situation de l’Irlande du Nord, c’est provoquer les députés du DUP et renforcer le camp des Brexiters de Boris Johnson, donc être contrainte d'abandonner le pouvoir.
- Maintenir coûte que coûte ses positions actuelles, c’est aller tout droit au ‘’no-deal’’, avec la perspective de mois de chaos, donc perdre le pouvoir tôt ou tard.
- Organiser un second référendum ou provoquer de nouvelles élections générales : c'est reconnaître qu'elle doit passer la main.
Cette situation est d’autant plus inextricable que le parti travailliste semble bien divisé ce weekend sur la question d’un éventuel second référendum et que Jérémy Corbyn hésite encore à prendre position.
La seule décision responsable, mais politiquement improbable
Reste la seule décision que pourrait prendre un véritable ‘’homme d’état’’ à la hauteur de la situation, la seule décision susceptible de préserver l'intégrité du Royaume Uni et le niveau de vie des Britanniques. Une décision toutefois politiquement tout à fait improbable aujourd'hui. Cette décision que seul quelqu'un de la stature de Winston Churchill aurait pu prendre : revenir à la situation d’avant le référendum de juin 2016. En effet, Le principal ennemi du Brexit, c’est le Brexit !
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6 anstu recommandes de changer de peuple aussi ?