L'IAG - L’impact psychologique et la charge mentale (2/3)
Deuxième article (sur trois) consacré à l'IAG. Le premier a été publié la semaine dernière.
L’impact psychologique et la charge mentale
L'impact psychologique de l’IA nécessite une adaptabilité aux nouvelles conditions de travail. L’IAG est déjà un nouvel interlocuteur intraitable sur les processus et les procédures. Par ailleurs si les tâches manuelles diminuent, les tâches « immatérielles » augmentent avec un accroissement du stress et de l’incertitude.
…
La charge mentale s’en trouve fortement augmentée.
Elle l'est à partir de trois éléments :
— Les transmissions de données vers l’IAG en temps réel.
— Les « sorties » de données provenant de l’IAG et la nécessité de les traiter très rapidement.
— La pression de l’entreprise sur les salariés pour intégrer l’IAG en tant que client interne, fournisseur d’informations ou prestataires de services, en concurrence avec certains salariés.
Les machines sont déjà des interlocutrices privilégiées des travailleurs dans tous les domaines professionnels. Cette relation personnelle pourrait rapidement avoir des effets sur la psychologie des personnes.
…
Les relations avec les machines intelligentes seront techniques pour la plupart des salariés, mais elles pourraient être différentes. Les relations fonctionnelles sont déjà en partie engagées dans beaucoup d’entreprises à travers la transmission d’informations des machines vers les humains. Les machines auront encore un rôle de « conseil », mais elles pourraient bientôt formuler des prescriptions.
…
Des relations toujours plus techniques et aussi plus affectives !
Passer d’une relation technique à une dépendance fonctionnelle pourrait se produire très rapidement. Elle serait de l’ordre du conseil technique au manager dans un premier temps, puis dans un deuxième temps les IAG agiraient en préconisant des actions aux managers.
Les machines pourraient prendre l’ascendant par leurs capacités à être prescriptrices de l’activité et par une empathie programmée (1). Elles pourraient inciter les personnes à avoir une relation plus personnelle grâce à leur omniprésence. Cette présence quotidienne pourrait déboucher sur une relation « plus affective » comme l’ont démontré des études aux États-Unis. (Dans mon ouvrage, je consacre un chapitre à cette problématique.)
Recommandé par LinkedIn
La logique du passage d’une relation fonctionnelle à une dépendance affective serait consécutive à cette évolution.
…
(1) Par exemple, de nombreux chercheurs essaient d’utiliser l’IAG pour faciliter les relations dans les processus internationaux de négociation :
« …une étude empirique utilisant des simulations de négociation a exploré l'utilisation de l'IA pour fournir une assistance en temps réel lors de négociations d'achat. Cette étude a été menée auprès de 84 participants répartis en deux groupes : l'un utilisant l'assistance de l'IA et l'autre non. Des experts en négociation ont ensuite suivi et évalué les deux groupes. Les résultats de cette étude suggèrent que l'utilisation de l'IA pour fournir une assistance en temps réel peut contribuer à améliorer la qualité des accords conclus et à réduire la durée des négociations. »
« Des chercheurs sud-coréens se sont aussi penchés sur l’utilisation de l’IA pour fournir une assistance en temps réel lors de négociations commerciales. Leurs conclusions sont claires : l'IA permet d'améliorer la qualité des accords négociés et de réduire la durée des négociations. »
L’IAG peut nous aider, mais présente des risques...
Nous serions alors comme dans la série Real Humans, totalement dépendant de « machines humaines intelligentes », elles nous aideraient au quotidien dans toutes nos tâches, y compris les plus personnelles et les plus intimes.
Par exemple, l’entreprise Dictator, (une entreprise polonaise) a décidé de nommer une IA CEO en 2022. Depuis, cette IA anime le comité de direction et prend des décisions techniques. Elle n’a pas le pouvoir d’embaucher ou de débaucher des salariés, mais décide selon les informations économiques et techniques de la stratégie générale de l’entreprise.
C’est bien entendu tout à fait expérimental…
La suite de cette série d'articles la semaine prochaine...
Je suis au salon « des Solutions RH » à la porte de Versailles le 19/3/2024 au stand GERESO pour présenter mon ouvrage dans sa version 2024
« Peut-on manager l'IA ? » Edité par GERESO
Humainement vôtre.
Roland Robeveille
Responsable Formation Environnements Multiculturels
9 moisTon livre a l’air super intéressant !!!