L'immobilisme technologique de nos gouvernements coûte très cher!
Recherche personnelle
La transformation numérique des entreprises québécoises est malheureusement et pour longtemps à la traine. Les chercheurs comme moi ne sont pas surpris de ce phénomène déplorable car bien des dirigeants et gestionnaires privés continuent de vivre dans le passé.
Ne les blâmons toutefois pas trop et mettons-nous un seul instant à leur place : quand ces mêmes patrons d’entreprises regardent les décideurs, les instances publiques et parapubliques, les ministères, ils se disent alors et je paraphrase : « À quoi bon s’énerver avec la transformation numérique de mon entreprise et dépenser mes dollars si durement gagnés alors que les ministères et autres organisations publiques sont encore à l’ère paléolithique du télécopieur et de la paperasse manuscrite?
Qui plus est, quand ces mêmes dirigeants privés constatent le bourbier informatique généralisé dans lequel nos gouvernements continuent de s’enliser tous les jours, nos patrons privés craignent alors d’avoir à vivre les mêmes échecs gênants et onéreux et ainsi d’en payer le prix financier et organisationnel fort. Ils pourraient alors tous se dire et je paraphrase à nouveau : « Si nos gouvernements et institutions publiques, qui ont tous les moyens financiers de leurs ambitions technologiques n’y arrivent pas, alors comment pourrais-je moi-même réussir à faire avec succès ma propre transformation numérique avec mes moyens plus limités? »
C’est effectivement ce qui se passe quand l’exemple ne vient pas d’en haut et ne comptez surtout pas sur les gouvernements et institutions actuels pour réagir rapidement. C’est effectivement le doute qui s’installe ,alors et pour cause, chez nos entrepreneurs privés lorsque ces derniers finissent par constater le laisser aller, l’immobilisme, parfois même le sabotage « anti transformation » évidents et qui se produisent au niveau de nos institutions publiques et ministères. Et je pèse mes mots.
Pour ne pas changer les habitudes de longue date, pour ne pas risquer de brusquer les employés et décideurs figés et surtout pour ne pas se mettre à dos les syndicats ultra puissants; plus précisément, pour ne pas trop se fatiguer à considérer le changement incontournable et, de façon prioritaire, surtout pour s’assurer de conserver à vie notre « cubicule » tranquille, on fera en sorte que rien n’avance trop vite, voire même que la situation demeure tout à fait inchangée et on s’y complait. Les bâtons dans les roues s’accumulent alors rapidement et considérer « d’avancer » devient ainsi de plus en plus difficile voire impensable. "Finalement, à quoi bon mettre en place des procédés qui pourraient changer notre routine, peut-être même menacer nos emplois, voire même, qui sait, notre quiétude de tous les jours etc.?"
Alors dites-moi , avec franchise, qu’est-ce qui est le plus éthique selon vous considérant toutes les avancées technologiques facilement disponibles dès maintenant, certaines longuement éprouvées et à moindre coût : procéder dès maintenant à une transformation numérique inévitable mais ordonnée de nos institutions publiques, laquelle permettrait indubitablement de sauver aux contribuables temps et argent ou l’enlisement actuel non dérangeant dans le statu quo actuel « respectueux » des fonctionnaires/décideurs utilisateurs et de leur autonomie de travailleur?
Quels intérêts privilégier dans notre société? Celui des contribuables en général qui pourraient largement bénéficier de tous les nombreux avantages de la transformation numérique de leurs institutions publiques (et privées) ou les intérêts centrés sur eux-mêmes (pourrait-on enfin le dire!) des décideurs et travailleurs des secteurs public et parapublic?
Comment les citoyens qui paient taxes et impôts plus que partout ailleurs en Amérique seraient-ils mieux servis? Serait-ce via des entreprises privées et des instances publiques "technologiquement" transformées, en ligne, légères, rapides et efficaces ou via le statu quo actuel des erreurs, coûts élevés, délais et retards indus?
Vous direz peut -être, à la lecture de ce billet, que j’exagère ou que j’aurais peut-être, à mots couverts, des comptes à régler? Non pas du tout! Je ne fais que lever, bien humblement et sur une base personnelle, une petite partie du voile sur tout le gaspillage des fonds publics généré par l’immobilisme et le manque de vaillance de nos institutions publiques.J'ai pu facilement le constater à la fois dans mes mandats et recherches nombreux. Et, bien sûr, je vous laisserai tirer vos propres conclusions.