OPINION PERSONNELLE

OPINION PERSONNELLE

En réaction à la publication de l'article paru le 21 mars 2021 dans le Journal de Québec.


Depuis huit ans, j'ai le privilège d'enseigner les réseaux sociaux en développement d'affaires et en développement des ressources humaines. Je le fais à trois niveaux: entrepreneurial, collégial et universitaire. Quand je lis une telle série d'articles, je ne vois malheureusement qu'un seul côté de la médaille y est mentionné et cela ne me surprend guère: c'est devenu, depuis longtemps, le propre de trop de journalistes, soit de déformer, soit de ne pas dire toute la vérité.

De la frustration sur les réseaux sociaux, oui cela est vrai. Trop d'internautes se défoulent et écrivent des insultes et insanités sur les réseaux sociaux. Je le déplore et le condamne tout comme le fait cette série d'articles. Mais il y a plus que cela dans le beau monde des communications! Un article qui aurait voulu être complet et crédible aurait poussé son analyse beaucoup plus loin!

De la frustration, il y en a aussi dans les journaux, à la radio et à la télé. De la désinformation , des non-dits, des "off the record", cela fait partie de l'ADN de trop de journalistes, chroniqueurs et autres qui sévissent publiquement tous les jours. C'est ce que nous ne savons pas que nous devrions savoir!

Ce matin, cette série d'articles décriant les réseaux sociaux fut donc un vrai défoulement journalistique. On n'aime pas les réseaux sociaux quand on est journaliste et ce même si on y publie et qu' on les consulte à longueur de journée. Cela est clair dans ma tête depuis des années.

La raison est simple: surtout depuis l'arrivée des Facebook et Twitter, les journaux ont perdu lectorat, argent et les salles de nouvelles ont été réduites et plusieurs ont même été fermées. Pensez à l'édition québécoise du Huffington Post qui vient d'emboiter le pas à la série de fermetures et de réduction du nombre de journaux et de leurs salles de nouvelles. Cela n'arrive pas pour rien et n'est surtout pas l'unique faute des réseaux sociaux.

Tout cela est pourtant très clair pour moi lorsque je me pose la question: "Pourquoi les gens lisent de moins en moins les journaux?" Désolé mais les gens délaissent les journaux et je fais de même car j'y trouve de moins en moins les faits, la vérité et l'objectivité que je recherche.

Tout cela dit et, quand je parle de défoulement journalistique, de désinformation et de non-dits, l'article publié ce matin aurait pu être à la fois complet et intéressant s'il y avait été mentionné que de très belles choses peuvent également être apprises et consultées sur les médias sociaux. Qu'Il suffise de mentionner les milliers de groupes Facebook dédiés au bien-être, aux sciences et autres sujets... et dont les échanges et propos sont à la fois multiples, sérieux et nullement vulgaires.

Qu'il suffise de mentionner le réseau social LinkedIn, riche en publications et en groupes professionnels. Sur ce réseau en particulier, mais également sur Facebook et Twitter, les articles, discussions scientifiques, opinions étoffées, témoignages de spécialistes mondiaux, etc. y sont omniprésents. Pourquoi ne pas en avoir parlé dans cet article?

Mais évidemment, quand on est un journaliste qui a un message unidirectionnel, biaisé, probablement télécommandé et axé sur le défoulement et les non-dits tel l'article publié ce matin, on ne le mentionne aucunement car il ne faudrait surtout pas parler de l'envers de la médaille.

Quand on est un journaliste, il ne faut surtout pas parler de ce qui ne fait pas notre affaire car je le crois également très clairement: un journaliste, dans sa tête, croit qu'il a toujours raison et ainsi qu'il ne se trompe jamais. Essayez d'argumenter avec un journaliste!

Un roman pourrait être écrit à propos de tous les articles qui ont été écrits à propos des réseaux sociaux par les journalistes: ces articles, pour trop d'entre eux, qui ne servaient qu'à nous livrer une partie de la réalité. Que voulez-vous, cela fait partie de l'ADN de plusieurs et ils récoltent de plus en plus ce qu'ils sèment au fil des fermetures et réduction de leurs effectifs. Nous ne sommes tous pas dupes!

Alors rétablissons les faits en deux phrases:

1- Oui cela est vrai: il s'écrit trop d'insultes et d'insanités sur les réseaux sociaux et cela est condamnable et je continuerai de le condamner tous les jours.

2- Oui il est également vrai que les réseaux sociaux regorgent également de discussions, sujets et groupes sérieux et de premier plan! Et cela aussi il faut le dire!

Mais ne comptez pas sur les journalistes pour vous le dire! Quand on est en mission!



Tout à fait , les journaux regorgent d’opinions et de chroniques mais très peu de vrai fait ✔️

Delphine Petitjean

Rédactrice en chef Média On a le choix

3 ans

C'est très intéressant, merci pour votre article. Il est évident pour moi que beaucoup de journalistes que je lis manquent d'objectivité. Sans parler des "conversations de salon" que j'entends à la radio et qui, à mon sens, ne sont aucunement de l'information (vraiment spécial). En tout cas, quand je trouve qu'un article est orienté et que je veux placer un commentaire qui ne va pas dans le sens du vent (dans le respect, évidemment), j'ai remarqué que je n'arrive pas à le publier. Est-ce un problème technique qui se répète ou autre chose?

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