Neville

Neville

"Don't judge a book by its cover"

Neuville est un des personnages secondaires de la saga "Harry Potter", il est l'archétype du maladroit empoté par excellence mais malgré tout attachant. Les fans ont pu le suivre tout au long de l'histoire et découvrir ses nombreuses gaffes et péripéties, de plus, son évolution est celle d'un enfant lambda, qui déborde d'innocence et de naïveté. Cerise sur le gâteau, il représente la caricature que cette chronique nécessitait, en effet, cela fait déjà quelques pages que je voulais prendre à bras le corps un thème essentiel dans l'existence des individus. La confiance en soi et tous ses corollaires. Qu'en pensez-vous ?

Tout d'abord, l'estime de soi n'est pas un trait de caractère inné, ni même une chose que l'on pourrait acquérir sur eBay, c'est au contraire une construction longue et hasardeuse, un processus qui n'est pas du tout linéaire. Certains psychologues la décrivent comme une perception de soi tantôt positive, tantôt négative, qui varierait selon les expériences vécues, en bref une bizarrerie subjective au plus haut point. Un jour tu te prends pour Ryan Gosling, et le lendemain tu as l'impression d'être la dernière raclure de la galaxie. Intéressant nan ? Chose étrange, c'est que cette image de soi se bâtit en grande partie sur le regard des autres, ou plus précisément l'idée que l'on s'en fait. Être aimé, estimé, respecté, valorisé sont des besoins inhérents à notre être social, et pour que cela soit possible, la présence des autres est plus que requise, car croyez-moi, tout seul c'est fichu d'avance. Donc, résumons ce que nous savons jusqu'à présent, l'estime de soi est une perception subjective en liaison avec l'image qu'on aimerait que nos semblables construisent, cette dernière étant imperceptible au premier abord, la zone d'incertitude risque donc d'être angoissante, de plus ce processus est inconstant. Avec tout ce charabia d'universitaire, on ne sait toujours pas comment avoir confiance en soi... Merci Maroan !

Bon d'accord, très chers lecteurs, je vais vous donner ce que vous attendez depuis un paragraphe, l'élixir de jouvence, le secret du self confidence, la route vers l'eldorado personnel, la coupe des trois sorciers,... (roulement de tambour) Pour être aussi confiant qu'Obama ou Clooney, vous avez besoin de : Rien ! Peau de bal ! Nada ! Niet ! Walo ! Ça n'existe pas ! Tout comme les baguettes magiques, les orgues et Poudlard. Si vous vous attendiez à une révélation digne d'un congrès scientifique, c'est que vous êtes à la mauvaise adresse. Par contre, si vous n'êtes pas surpris, ni même impressionné par ma tentative d'instaurer un minimum de suspens, vous pouvez restez.

Vous êtes beau ou belle, intéressant(e), riche d'expérience, unique, spécial(e),... Peut-être pas aux yeux de tout le monde (et Dieu merci), mais vous l'êtes pour toutes ces personnes qui vous connaissent vraiment. Vous n'êtes probablement pas le sosie de Brad Pitt ou de Mila Kunis, ni même une photocopie en noir et blanc de ces modèles que nous servent les tabloïds, mais vous êtes VOUS ! Et cela vous rend différent(e), original(e), attirant(e) et même séduisant(e). Si votre miroir n'est là que pour refléter ce qui vous gêne, Mazel tov, brisez-le ! Car se focaliser sur des défauts risibles est le meilleur moyen d'occulter les qualités épatantes qui sont les vôtres. Regardez-vous mieux !

De plus, j'aimerais m'arrêter une seconde sur une pratique quotidienne, encrée dans les mœurs et les normes sociales, la critique. Celle-ci est un jugement qui prend sa source dans les entrailles de nos goûts, ces derniers étant dans la nature, il serait fortuite de les placer au rang de vérité incontestée. Prenons, pour exemplifier mon propos, un terme couramment utilisé. Le mot "moche" : adjectif totalement relatif et subjectif, loin de décrire une généralité, ni même une réalité partagée. Et lorsqu'il est utilisé par un homme pour décrire une passante, il n'est qu'un simple jugement sorti de la bouche d'un con. Je vous promets que cette définition est bonne, vous pouvez toujours vérifier dans un dictionnaire non homologué. Laissez-moi vous indiquer où je veux en venir. Qui n’a jamais passé des heures à colorier cette mauvaise image de soi ? Tenter de faire ressortir les traits les plus blèches, simplement pour coller avec ce que pensent les autres. Mais là se trouve l’erreur ! Nous n’avons pas le pouvoir de lire dans les pensées. Nous sommes nos pires juges, impitoyables, intolérants, à toujours se rabaisser. Aimez-vous les autres ? Je n’en doute pas. Maintenant, apprenez à vous aimer comme vous êtes.

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