Kenobi

Kenobi

Être humble et digne, tu dois. Une remise en question profonde durant cette chronique, tu feras. Jeune Jedi ! Chaque être est tiraillé entre le bien et le côté obscur de la force, nos actions sont le reflet de nos choix qui se baladent entre l'orgueil et la modestie. C'est dans la lignée de Kenobi que je tente d'approcher l'humilité et la sagesse d'esprit, d'être bon avec ceux qui m'entourent, la nature et surtout moi-même. Je vais donc me confesser, faire face à mes erreurs et procéder à l'état des lieux de notre époque. Que la force soit avec moi !

Premièrement, il est intéressant de voir la rapidité avec laquelle l'homme a surestimé son emprise sur la nature, et son incroyable prétention à penser la contrôler. Quel présomptueux personnage ! Depuis la révolution industrielle, il ne cesse de se voir comme le centre d'un monde qu'il n'a aucun mal à détruire, ou se prendre pour le nombril d'un torse entaché par ses nombreuses catastrophes environnementales. Il a inventé le feu, il pense détenir le monopole de la lumière. Il a inventé l'avion, il pense détenir l'infinité des cieux. Il a inventé la connerie humaine et il la gère parfaitement. Il n'est pas rare d'entendre certaines personnes tenir un discours anti-écologique, pour la simple et bonne raison que mère-nature n'a son mot à dire que dans les pubs de Tampax, quelle absurdité polluante. L'homme aime lever le cou au volant d'une belle voiture enrhumée au Co2, se sentir supérieur en possession du petit dernier de Steve Jobs, ou encore prendre un air méprisant face à ces chômeurs jugés improductifs qui n'ont plus leur carte d'accès au marché du travail. Nous détruisons notre planète avec une suffisance insuffisante aux yeux de l'impertinence, et le consumérisme nous pousse à prendre des airs de snob matérialiste et à adopter des attitudes dignes de chez Volkswagen. Bon, je me suis un peu égaré, ceci n'est pas une ode à Cécile Duflot, même si mon sabre laser est vert.

Deuxièmement, amis concitoyens, je me dois de faire ma propre critique. Mea-culpa très chers lecteurs. J'ai déjà été orgueilleux, j'ai déjà regardé de haut certaines personnes, j'ai osé méprisé des moins diplômés. J'ai laissé s'exprimer mon côté sombre, pardonne-moi Yoda j'ai bien peur que Darth Vador était fier de mon comportement. J'ai été arrogant, égocentrique, présomptueux, ma nature humaine requerrait un self-contrôle et j'ai manqué à mes obligations. Le propre de l'homme est d'avoir une raison, mais aussi des passions, le "Je me la raconte" en fait malheureusement partie. Ai-je l'intention de prétendre à un quelconque rôle d'éducateur ? Non. Ai-je le besoin d'étaler mes failles comportementales pour croire à une quelconque rédemption ? Peut-être. Mais une chose est sûre, je suis et je resterai un homme parmi les autres, tentant de se frayer un chemin dans la forêt manichéenne de l'être, et partager ce fait ne peut être que bénéfique (pour moi). J'essaie de parfaire mon attitude, en effet, cinq fois par jour, j'écrase mon côté "Anakin" sur mon tapis de prière, c'est une façon parmi tant d'autres de revenir aux racines de notre existence et d'approcher l'humilité.

Enfin, je pense que le succès de notre société se trouve dans notre capacité à faire preuve d'empathie. Nous atteindrons le sommet de l'excellence, le jour où nous réussirons à nous détacher de l'importance que nous accordons aux statuts et au prestige qui s'y attache. Je ne parle pas d'égalitarisme extrême, mais d'une humilité partagée entre les classes sociales, ces dernières étant une réalité ineffaçable (désolé Marx). Voir l'univers avec les yeux d'un sans abri est souvent plus instructif que de le voir derrière les Ray Ban d'un directeur d'entreprise, cela nous permet de revoir nos priorités et de corriger nos erreurs journalières. Un jour, mon coiffeur, qui est par là même occasion un sage philosophe, m'a dit "qu'en plein marché chaque homme voit ce dernier différemment", quelle métaphore riche d'enseignements ! Sortir de soi pour comprendre autrui, c'est un bel exercice pour garder les pieds sur terre. Qui sommes-nous pour mépriser les autres ? Qui suis-je pour prétendre à une quelconque supériorité, et regarder mes semblables de haut ? Je ne suis pas mieux qu’un éboueur, ni moins bien qu’un ministre, je ne suis qu’un être parmi tant d’autres. Chacun mérite le respect, et cet égal respect vaut tout autant pour la nature qui nous entoure. Alors, mes chers lecteurs, comme dirait un grand Maître : “Do or do not. There is no try !”

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