Seynabou Pouye, féministe, elle milite pour l’autonomisation des femmes rurales.
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Seynabou, je suis entrepreneure et co-formatrice du programme connexion citoyenne 2.
Je suis une fervente militante des droits des femmes. J’ai mis en place une association qui s’appelle femme africaine actrice pour le développement qui travaille pour l’autonomisation des femmes dans le monde rural au Sénégal et aussi dans la sous-région au Mali, au Burkina Faso, au Gabon, en Mauritanie et au Ghana.
Je suis aussi consultante en marketing communication et en gender pour certaines organisations.
Je suis responsable d’un projet d’incubation, projet initié par la Banque Africaine de Développement et le ministère de la formation professionnelle.
Quelles sont les perspectives d’évolution de ta carrière professionnelle ?
À court terme, c’est de pouvoir aider parce que FADEV est une structure bénévole. C’est une association qui est née en 2019 et qui accueille des jeunes bénévoles, mon ambition, c’est que FADEV deviennent une ONG.
Par ailleurs, je suis une formation en leadership politique, je crois fortement à l’implication des femmes dans tous les processus de prise de décisions. Je voudrai ainsi acquérir les compétences nécessaires sur l'influence et le réseau, pour impacter à la source, influencer le gouvernement et les politiques afin d’agir pour les femmes.
Quel est le projet qui t’a le plus marqué ?
Le premier projet qui m’a le plus marqué est un projet dans l'événementiel que j’ai lancé après avoir arrêté mes études. Je venais tout juste de me lancer dans l’entrepreneuriat sans aucune expérience.
C’est quoi ton why?
J’ai travaillé pour une entreprise comme chef de projet à Ziguinchor, qui faisait dans l'éclairage des villages. Cette expérience a beaucoup renforcé ma prise de conscience parce que j’y ai vu les difficiles conditions des femmes. À partir de cette prise de conscience, je réfléchis contamment à comment je peux aider ces femmes par rapport à mes connaissances et aux réseaux que j’ai.
Est-ce qu’il y a des choses qui te font douter parfois ? Comment tu dépasses cela ?
Parfois, il y a des situations qui nous font nous remettre en question dans le bon sens. C’est un doute positif car elle permet de prendre une pause pour pouvoir s’élever.
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Quand on met en place un projet, on doit être à cent pour-cent dessus. Souvent, il y a des éléments extérieurs qui viennent secouer un peu qui permettent de se remettre en question, mais il faut toujours savoir les surmonter.
Comment tu prépares tes prises de parole ? Tu as des conseils à nous donner ?
Il faut être le plus naturel possible, je ne me prends pas la tête dans la prise de parole en public. La meilleure improvisation du discours est l’improvisation qui a été bien préparée, bien sûr il y a la base du discours à préparer en amont. Il faut aussi toujours intervenir sur les sujets que l’on maîtrise, si on veut avoir un discours fluide.
Des lectures à nous conseiller pour prendre conscience de notre pouvoir d’agir ?
Robert Kyozaki : Père riche, père pauvre
Qu’en est-il du système politique au Sénégal ?
Le système politique au Sénégal est très masculin, même s'il y a des améliorations positives ces dernières années où nous voyons plus de femmes au devant de la scène. Du côté démocratique et institutionnel, le Sénégal fait partie des pays en Afrique qui ont les plus belles lois écrites, les plus belles institutions écrites, le problème reste au niveau de l'application de ces textes et cela perdure depuis des années.
Quelles idées pour une meilleure gouvernance ?
La transparence dans tout ce qu’on fait, que ce soit au sein d'une entreprise, d’une famille, en politique… il faut toujours être transparent.
Quels conseils aux jeunes qui hésitent à s’engager ?
Il faut toujours être mentoré, pour bénéficier de l'expérience des autres. Vous avez une idée, cherchez des mentors, entourez vous de personnes ressources et lancez-vous.
Partage-nous ton ambition pour l'Afrique ces 10 prochaines années.
Mon souhait pour la jeunesse africaine, c’est de prendre conscience que ce qu’on est en train de faire ce n’est pas pour nous, mais pour la génération future. Si tout le monde pense comme ça, l'Afrique trouvera sa souveraineté et tout le monde gagnera. Il n’y aura pas de discrimination et ce sera profitable pour tout le monde. Les personnes qui ont fait des choses extraordinaires n’ont pas pensé qu’à eux, mais aux autres.