STATE OF FASHION RESUME
Chaque fin d’année sort un rapport fait par Mc Kinsey et Business of Fashion.
Il analyse l’état de la filière Mode Textile Luxe et émet des recommandations aux entreprises.
Avec un fort tropisme américain.
Ce rapport fait 154 pages en anglais il est donc possible que peu d’acteurs de la filière française en prennent connaissance.
En voici quelques points forts
Cette synthèse est subjective j’ai gardé les points qui me semblaient les plus intéressants
Deux mots me viennent en résumé :
Pessimisme et antagonismes
La confiance des clients est en berne : Mode et Luxe sont en stagnation au mieux.
MARCHES
Les consommateurs ont une attention extrême aux prix et analysent la valeur beaucoup plus précisément (des preuves)
64% des consos américains vont réduire leurs achats et acheter moins cher
Les circuits du discount, de la seconde main et même la contrefaçons vont donc croitre.
La seconde main croit 15 fois plus vite que le Retail aux USA
Thed Up et Vinted sont à l’équilibre
Les nouvelles cibles sont l’Inde (avec un fort développement des plateformes) et le Japon.
La Chine ralentit le gouvernement privilégie les marques domestiques.
Les nouveaux marchés a développer :
Les 55+ qui possèdent la richesse aux USA et en Europe mais seulement 14% des marques disent les cibler
25% de la population 38% des dépenses
Les silver spenders veulent des expériences en boutique et de l’humain,et du confort
Le sport/spotswear avec de nouvelles marques à croissance rapide qui challengent les leaders.
Clés de succès : Innovation/Catégories ultra spécialisées/Marketing culturel/Tourisme et évènements sportifs
New Balance a 4 usines et un centre de R&D aux USA
Le fitness est la priorité des GEN Z
Pour tenir et augmenter leurs prix, les marques doivent avoir une consistance et un raport reve/prix très élevé (succès de Ralph Lauren) et se concentrer sur leur produits iconiques.
QUINCE : 1 milliard en repliquant les basiques du luxe.
COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS
Le commerce mondial est freiné par l’instabilité géopolitique, les guerres commerciales, et l’insécurité de certaines routes maritimes, l’augmentation du couts de transport maritime et aerien.
La surproduction est un fléau et entraine une augmentation du discount, une baisse des marges, une hausse des impacts écologiques et la croissance vertigineuse des déchets polluants : les volumes doivent baisser mais la filière ne s’y attaque pas vraiment et certains acteurs empirent le problème
La continentalisation des approvisionnements, le « nearshoring » approvisionner près des marchés est lente.
USA : l’American Act prévoit 14Md pour le nearshoring (Mexique)
Pourtant si on intégrait les couts financiers et de stockage et de moindre discount le comparatif serait plus favorable
Le partage et la transparence des datas est un pré requis pour « fluidifier »
L’IA peut avoir un rôle dans la prévision et l’adéquation a la demande mais necessite une integration de la chaine d’information et un partage des données fournisseurs.
La meilleure organisation des approvisionnements demande de créer des partenariats a long terme avec les fournisseurs.
La robustesse et résilience de la supply chain est aussi importante que les prix.
TECHNOLOGIE
L’IA est la technologie que la plupart des marques mettent en œuvre :
-Pour aider le consommateur a chercher dans un hyper choix (shopping assistant, reconnaissance d’image) en intégrant les recherches en audio,video
-Pour donner de l’inspiration et des conseils style, morpho, produits associés
-Pour détecter les tendances (Trendspotter)
Les outils type Daydream, Constructor, wenwen de Alibaba
-Pour créer des contenus, des présentations de produits
-Pour cibler des consommateurs selon leurs intérêts (Tiktok for you)
-Pour calculer la valeur du client a long terme
Attention : les modeles AI doivent être entrainés avec tous types de consommateurs
Le RFID se deploie couplé aux robots dans les entrepôts
Et pour tester le Self Check Out (Uniqlo)
COMMUNICATION
Les réseaux sociaux restent l’entrée no 1 pour découvrir une marque
Les couts d’acquisition sont en forte hausse l’attention sera donc sur la fidélisation
Recommandé par LinkedIn
Le social commerce va doubler
Cibler sur les valeurs et préférences plutôt que l’age
RETAIL
Re-investir sur les vendeurs
Perte de 20% du CA avec des vendeurs faibles
75% des consos dépensent- plus s’ils ont un bon service
6°0% des clients pensent que les vendeurs sont mal formés
Les marques doivent construire leur plateforme de formation comme Reiss avec AI OU Kering Luce
Revoir les incentive et y intégrer le digital
ECOMMERCE
Les plateformes s’écroulent
Trop lentes comparées a Shein/Temu
Rentabilité plombée par les taux de retour 20 a 30%
Couts d’acquisition +25% en un an
Business modèle évolue vers le BtoB
Concentration My Theresa achète Yoox
Travailler l’inspiration et la différentiation
Faire des évènements en réel pour rencontrer les clients
Faire économiser du temps, donner du service
DECARBONATION
La question n’est plus la première priorité en 2024/2025
Et pourtant si rien ne change la filière créera 25% du CO2 en 2030
63% des marques ne sont pas à leurs objectifs.
300 000 marques de Mode dans le Monde.
Difficile pour les marques durables beaucoup ferment cat les consommateurs ne veulent pas payer le surcout,le marché est encore faible.
Le rapport est très succint et recommande d’investir collectivement dans des projets collectifs de décarbonation (en gérant l’amont comme H&M qui investit dans des eoliennes au Bangladesh
La difficulté est la fragmentaion : 63% DE LA PRODUCTION EST FAITE PAR DE PETITS ACTEURS
Il traite cependant la question des surstocks
2,5 a 5 Milliard de stocks en trop en 2023
Nike discount sur 44% de l’assortiment
Les raisons : Saisonnalités imprévisibles, ruptures d’approvisionnements, multiplication des micro tendances
Les outils d’analyse : 09/NEXTAIL/BLUE YONDER
La Mode à la demande doit se développer
BOSS a investit 150M dans une AI de gestion de stocks
INNOVATIONS MATIERES
Des acteurs ferment (Renewcell)
Difficulté de passer à l’échelle
Inditex investit avec Ambercycle : développer le polyester recyclé et les « nextgenmaterials »
H&M et Vargas Holding investissent dans SYRE (recyclage du polyester a grande échelle)
CONCLUSION
Switcher de la croissance a la profitabilité
Le Luxe n’est plus moteur
Le discount est roi (Amazon Haul)
Incertitude sur la création de valeur future
Continuer la transformation des marques (différenciation, fidélisation)
Marché ou le Top 20 crée 90% de la valeur……
Et vous qu'avez vous retenu?
N'hésitez pas à commenter!
Directrice - Tiers Lieu Manufacturier, Textile & Circulaire
1 sem.Merci ANNICK JEHANNE pour ce résumé. Très utile à lire pour un.e xn--crateur-cya.trice qui souhaiterait lancer sa marque. (Bon courage en passant!) Et passablement décourageant quand on se bat depuis 20 ans pour un textile plus responsable. Légère impression de faire du sur-place.... 🤔
Merci Annick. Je trouve déprimant qu’un des modèles pronostiqués comme valable soit l’horrible Amazon. Le consommateur encore une fois ne voit que le prix bas. À quand un grand débat sur la perception la valeur « travail » dans ce que l’on achète ? Autre chose que je reteins ce sont les investissements de2 grands européens dans le recyclage du polyester. Ils vont nous vendre ça comme décarboné, quel est le coût réel pour l’environnement de ce recyclage et de l’usage et réusage du polyester ? Il va bien falloir y repondre aussi.
💫 Consultante en data | Éco-conception | Innovation data et digitale | Stratégie responsable | 🌱 Entrepreneure en mode responsable | ✨ Leader accompli | 🌍 Management multiculturel
2 sem.ANNICK c’est un très bon résumé ! 😌
Chargée de Mission - Promotion et Rayonnement du Territoire
2 sem.Anouk Rizzo
Conseil en création Mode et RSE
2 sem.Merci Annick pour le partage et le résumé très instructif même si un poil plombant ...