L'Humain et L'IA
Au fond, toute machine ou Intelligence Artificielle (IA) ne mérite pas d’être survalorisée au point de lui attribuer toutes les prérogatives humaines. Il convient simplement et objectivement de lui reconnaître sa juste place. En effet, la tendance qui consiste quelque fois à élever une machine au rang d’une rivale par rapport à l’être humain est ontologiquement inexacte et relève de l’anthropomorphisme.
Ce qui pose question également, c’est que, pour de multiples raisons, l’être humain ignore parfois ou ne prend pas suffisamment conscience qu’il est devenu un être robotisé ou qui a tendance à laisser de plus en plus des mécanismes robotiques ou mécaniques. Cela donne lieu à certaines habitudes ou des réflexes non naturels ou artificiels, des mécanismes systématisés et rigidifiés qui laissent très peu de possibilité pour en questionner, ajuster, repenser le sens ou le fondement. Nous sommes souvent rivés à notre « mode de fonctionnement en pilotage automatique », à notre univers ou environnement habituel qui nous offre une vision, une perception ou un paysage partiel par rapport à la globalité ou totalité du monde.
Parfois, par mimétisme social ou instinct grégaire, l’être humain adopte des comportements peu naturels ou artificiels qui le plongent dans une sorte de léthargie, d’impuissance, d’un sentiment blasé face à certaines anomalies ou désillusions de la vie et l’appréhension de l’immensité des efforts à déployer pour sortir de sa zone de confort, de l’image sociale, s’adapter, réapprendre, reformater et parvenir à libérer des potentiels insoupçonnés.
Une façon d’aborder nos grandes mutations contemporaines (sociales, culturelles, anthropologiques, environnementales, économiques, politiques) consiste à nous reconnecter avec notre nature humaine profonde et discerner les biais artificiels susceptibles de nous déboussoler (désorienter) ou nous induire en erreur.
C’est dans cette perspective qu’on peut réaffirmer, consolider la délicatesse et la subtilité intrinsèquement humaine, repenser, valoriser ou revaloriser l’apport humain. Cette vision permet également de considérer à sa juste valeur, d’apprécier et de réguler toute assistance robotique ou apport d’une IA qui a besoin du génie humain aussi bien au niveau de l’élaboration (mise au point) qu’au niveau de l’ergonomie (IHM[1]), des garde-fous et des bonnes pratiques en la matière (domaines divers d’application liés à l’IA), y compris le principe japonais Kaizen[2] (amélioration continue) qui est largement adopté dans les entreprises en Occident.
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Bonne lecture !
Bien à vous.
[1]IHM = Interface Homme Machine
[2] Le mot japonais Kaizen est une combinaison de deux mots (Kai = changement et Zen = meilleur, mieux).