Qu'est-ce qui se cache derrière le terme « accompagnement » dans le cadre d’un coaching ?
Voilà une question centrale sur laquelle il est intéressant de se pencher lorsque l'on souhaite être accompagné par un coach afin, par exemple, de réguler son stress.
Pour répondre correctement à cette question, je vous propose d'explorer ce que l'on appelle « l'obligation de moyens » du coach.
Pour cela, il faut définir les deux éléments-clés qui constituent ce principe : tout d’abord le « quoi » qui répond à la question de ce que le coach s’engage à mettre en œuvre en réponse à l’implication et la recherche de solution qui sera la vôtre. Vient ensuite le « pour quoi » qui répond à la nécessité de transparence chez le coach dans la mise en œuvre de sa stratégie et des outils proposés lors des séances.
1. Le « quoi » : si nous devons bien clarifier ici que le coach ne conseille ni ne juge, il faut ajouter que celui-ci tient une place bien précise à vos côtés aussi parce qu’au-delà de ces deux premières notions, il va mettre en place et respecter un périmètre d’actions qui l’inscrit comme moteur et stratège de votre développement cognitif mais jamais comme l’acteur premier de celui-ci. Ainsi, le coach, dans la dimension du « quoi », sera toujours tenu à une obligation liée à ces deux derniers éléments, de l’ordre de la proposition d’outils ou à travers une stratégie de questionnement logique et pertinent. Son rôle est donc de mettre à votre disposition des leviers, en réponse à vos attentes déclarées, vous permettant d’avancer et d’agir. Cela passera tout d’abord par une première phase de constat autour de la demande initiale, répondant à la question : « Qui je suis moi qui souhaite « réussir à » ou « changer vers » ? ». Puis en instaurant un plan d’action en lien avec le contexte décrit à travers ceux-ci qui vous autorise à vous réaliser et répondre au « comment ? » de votre problématique.
En effet, le coach qui s’engage en ce sens doit avoir conscience que son champ d’actions se concentre essentiellement sur deux niveaux de réflexion et de travail lors des séances, vous accompagnant exclusivement à répondre puis à faire le pont et agir à partir des deux questions suivantes, directement centrées sur votre personnalité :
- Comment suis-je aujourd’hui ?
- Comment vais-je être demain ?
Ceci permet de ne jamais vous tirer sur le terrain de l’identité :
- Qui suis-je aujourd’hui ?
- Qui vais-je devoir être demain ?
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Et vous protège afin qu'à aucun moment vous ne vous inscriviez dans une réflexion qui pourrait vous mettre en danger ou porter notamment atteinte à votre congruence (ce qui ne fait pas partie des prérogatives d’un coaching). 2. Le « pour quoi » : l’obligation de moyens induit aussi et surtout que le coach sait ce qu’il fait et qu’il ne tente rien au hasard. Cela introduit la notion de maîtrise du coach, il est tenu d’agir certes, mais toujours dans le cadre d’une stratégie lisible ou justifiable à tout moment. Cette mise en action décrite ci-dessus permet donc de bien souligner que le coach reste et devra rester au service du « moyen » de la réalisation du coaching et par la même occasion, ne pourra être directement associé à la dimension de « fin » du coaching qui elle, vous revient. En effet, si le coach propose, c'est bien vous qui disposez, il ne peut alors être tenu pour responsable de votre libre arbitre. Les choix du client et le résultat, à partir du moment où le coach a respecté sa place, lui appartiennent.
En somme, « l’obligation de moyens » engage le coach à savoir quel est son rôle et son axe de travail autant qu’à veiller à toujours être professionnel et transparent par rapport à sa stratégie d’accompagnement. A ce propos, dans le contexte d’un coaching basé sur la question de la gestion du stress, il est par exemple important et intéressant de constater que la responsabilité du coach engagera sa capacité à accompagner (moyen), à identifier et manager le stress déclaré, et non à le supprimer à tout prix (fin). Au coach de ne pas confondre « cursus de coaching » et « séance de consulting », visant par exemple à sauver la personne souffrant de son stress. Ce sera à vous de trouver votre propre chemin et à cette condition seulement que le coaching sera efficace.
D’ailleurs, s’agit-il vraiment de tenter de vous accompagner à le supprimer, ou bien plus, par exemple, de vous donner la possibilité d’en tirer parti à travers une stratégie qui vous pousse à déplacer votre posture et/ou votre regard face à votre stress ?
Nous l’avons vu, le stress est un élément nécessaire et incontournable de l’être vivant, il faudra donc être particulièrement vigilant à en respecter la légitimité et l’utilité à travers la mise en œuvre d’une stratégie sauvegardant son essence et vous permettant d’agir avec lui et non contre lui, en d’autres termes à votre propre bénéfice !
En écrivant cet article, j'ai souhaité conclure cette suite de publication autour de la gestion du stress en élargissant afin de répondre à une question qui m'est souvent posée lorsque je présente mon métier :
« Mais concrètement, c'est quoi ton rôle en temps que coach ? »
J'espère y avoir répondu aujourd'hui, et vous avoir donné quelques éléments de réponse, si vous aussi vous vous posez ce type de question.
Par ailleurs, si à la lecture de cet article d'autres questions vous viennent à l'esprit, n'hésitez pas à me contacter, je serai très heureux de pouvoir échanger avec vous afin de pouvoir encore approfondir un peu plus la question !
Merci pour votre intérêt et de m'avoir suivi tout au long de cette semaine !
À très bientôt j'espère et portez-vous bien !
Psychosocionome Formateur Coach chez Psychosocionomie Pro
4 ansMerci pour ce bel article. Je me permet cependant quelques remarques. De mon point de vue , le rôle central du "comment" me semble réducteur. le "pourquoi" est aussi un élément essentiel."Pourquoi je stresse alors que mon collègue ne stresse pas?", "pourquoi certains événements me stressent et d'autre pas ?" ect. d'autre part, si le stress est un élément d'adaptation notre environnement et donc "un élément nécessaire et incontournable de l’être vivant" , les problématiques sont très souvent liées à un stress dans la durée, ce que la plupart des êtres vivants ne vivent pas. le cas échéant cela produit des conséquences fortes en termes fonctionnels mais aussi métaboliques (augmentation de la pression artérielle, baisse du système immunitaire, ect..). À mon sens, il est essentiel de différencier ces 2 dimensions. Gérer le stress ponctuel d'une prise de parole en public par exemple, d'un stress chronique dans lequel le coach intervient en soutien d'une approche medicale et psychologique demande des stratégies complètements differentes. Qu'en pensez vous ?